Ce film en cours de réalisation présente l’histoire d’un pacte entre un jeune et un djin (une créature surnaturelle) et sera présenté dans la compétition des longs métrages au FESPACO en 2019
«Cheytane ou le pari» est le titre du nouveau long métrage du Centre national de la cinématographie du Mali (CNCM) dont le premier coup de clap a été donné, mardi dernier à Siby, par le ministre de la Culture, Mme N’Diaye Ramatoulaye Diallo. C’était en présence du directeur général du CNCM, Moussa Diabaté, du réalisateur du film, Hassane Kouyaté et du député Yaya Sangaré, élu à Yanfolila. Y étaient aussi le préfet de Kati, Sadio Keita, les autorités administratives locales et nombre d’invités.
C’est dans une ambiance festive que la population a accueilli la délégation du ministre de la Culture. Mme N’Diaye Ramatoulaye Diallo a remercié les autorités et les populations de Siby pour leur hospitalité mais surtout pour avoir accepté la réalisation de cette belle œuvre de Hassane Kouyaté dans leur localité.
Selon Edgard Morin, le cinéma n’est pas seulement que de l’art. C’est une industrie. Au-delà de l’inspiration qui sous-tend la création artistique, le cinéma reste une véritable industrie créatrice de richesses et d’emplois et contribue considérablement au développement socio-économique et culturel de notre environnement vital. Le cinéma un véritable reflet de la société qui dépeint et dénonce les tares aux fins de changement positif de notre société. A l’instar de Yeleen et Yèlèma de Souleymane Cissé ou encore Tafé Fanga de Adama Drabo, le film Cheytane ou Satan dénonce la misère, le chômage des jeunes, la cupidité et la boulimie des hommes à s’enrichir à tout prix. C’est donc, un film profondément ancré dans l’actualité, dans le terroir culturel et le microcosme socio-politico et économique du pays que le public verra sur les écrans, à l’issue du tournage.
Le ministre de la culture a rendu un vibrant hommage aux prodigieuses et vaillantes personnalités qui ont hissé le cinéma malien au firmament sur le plan international. Au nombre de ces figures de proue il y a Souleymane Cissé et l’ancien ministre Cheick Oumar Sissoko, tous deux ont reçu l’étalon du Yennega, le plus grand prix du festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) . Il y aussi Adama Drabo, prix spécial du jury. Ces grands professionnels ont eu d’autres distinctions à Cannes et dans les rencontres internationales du cinéma. Comment ne pas associer à cet hommage les célèbres comédiens, notamment Guimba national, Maïmouna Hélène Diarra et bien d’autres qui ont fait la beauté et la célébrité du film malien.
Selon le ministre, la réalisation du film Cheytane va coûter 800 millions de FCFA, entièrement financés par l’Etat. Ces chiffres traduisent éloquemment la forte volonté et détermination du président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita et du gouvernement à faire de la renaissance du cinéma malien, une réalité. Cette volonté est d’autant plus manifeste qu’elle s’est traduite par l’adoption de la loi n°2017-068 du 18 décembre 2017, portant création du Fonds d’appui à l’industrie cinématographique. Ce Fonds va recevoir une dotation initiale de 6 milliards de FCFA. Il servira à soutenir les projets des cinéastes et professionnels des métiers du cinéma, à créer des infrastructures adaptées et les à doter d’équipements modernes. Il permettra aussi de renforcer les capacités des acteurs et des professionnaliser les différentes filières du cinéma et de l’audiovisuel.
Pour le directeur du CNCM, le coup de clap consiste à lancer officiellement le tournage d’un film. «C’est la première fois que le coup de clap se passe en dehors de Bamako, durant ces 10 dernières années. Nous sommes déjà à plus de 4 mois de tournage du film», a-t-il dit. Moussa Diabaté a aussi expliqué le rôle du cinéma qui permet de faire connaitre notre pays à travers le monde. Et le patron du CNCM d’ajouter que le rôle social du cinéma permet de réduire le taux de chômage des jeunes.
Pour le réalisateur du film en question, il a expliqué que c’est un long métrage de 60 minutes qui raconte l’histoire d’un pacte entre un jeune et un Djin (créature surnaturelle). Il annoncera que le film sera présenté au FESPACO, en 2019 dans la compétition des longs métrages.
Auparavant, le chef du village de Siby, Lassana Camara, avait exprimé sa satisfaction pour le choix porté sur son village. Il a salué le soutien du département en charge de la Culture pour le développement de sa localité. Le maire, Daouda Keita, a présenté sa commune, avant de témoigner de l’engagement du ministre de la Culture pour le développement des infrastructures culturelles. Un des temps forts de la cérémonie a été aussi la prestation de la troupe artistique des femmes, notamment celles de Mandé Digui et Mandé ka Yèle, sous la direction de Modibo Sinaba
Amadou SOW
Source: Essor