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CHU du point-G: le cri de cœur des travailleurs

Dans une vidéo publiée, hier mardi, sur les réseaux sociaux, les travailleurs du service de la médecine interne de l’hôpital du point G appellent la ministre de la Santé et de l’action sociale et le président de la transition, Assimi GOITA, à rendre dans leur service pour être témoin oculaires de leur souffrance au quotidien. Après les incessantes grèves, la seule alternative pour ce personnel soignant reste cet appel lancé aux plus hautes autorités pour atténuer leur souffrance.

 

C’est par un cri de cœur que Mme Aminata KEITA, l’infirmière a entamé son discours de désolation pour leur condition de travail déplorable.
«Notre cadre de travail est envahi par les herbes infectées de reptiles et d’insectes de tous genres. Il y a quelques jours, un serpent était confortablement installé dans le bureau de notre major. Les voleurs viennent nous rendre visite à chaque fois. Nos toilettes sont délabrées. Le gros CHU du point-G, avec plus de 100 services, ne dispose que d’un seul plombier», a-t-elle déploré.
Selon elle, le plateau technique du Point G laisse à désirer. Dans le service radiographie, il n’y a pas d’imagerie, alors que ce service fait rentrer plus de 20 Millions de FCFA par mois.
«Pour le scanner, nous n’avons pas de médecin après la descente, c’est pareille pour les échographies. A une certaine heure, les échos ne sont plus possibles ici, puisque les médecins spécialisés dans ces domaines rentrent », a-t-elle.
En clair, leurs revendications tournent autour de dix points.
Il s’agit, entre autres : du problème de leur camarade et secrétaire général Fousseyni Coulibaly illégalement muté pour être à la disposition du gouvernorat du district ; le problème d’immixtion et d’intimidation du directeur dans les actions du syndicat ; la question du foncier des usagers de l’hôpital ; de salubrité ; du plateau technique ; du conseil d’administration et les salaires de deux des agents dits impliqués dans des malversations financières.
Il faut rappeler que des négociations avaient été entamées entre le syndicat national de la santé du CHU de l’hôpital Point G et le ministère de la Santé.
Selon Mme Aminata KEITA, depuis 2018 ces problèmes perdurent sous les yeux indifférents des responsables du CHU en question.
Face à ce blocage préjudiciable à la bonne marche du service, Mme Aminata KEITA, lancé aux plus autorités à y faire une visite afin de se rendre compte du calvaire que vivent le personnel soignant et les malades de certains services.
De son côté, une infirmière du service de pneumonie décrit, elle aussi, les conditions de travail insupportables.
Majoritairement des femmes, les travailleurs du service pneumonie du centre hospitalier de Point G, déplorent une situation de calvaire.
« Nous, nous occupons plus de 50 patients par nuit. Et pire, les heures de garde sont trop longues. Tout le personnel est composé de femmes, avec 35 lits dans les chambres d’en haut et 20 lits en dans les chambres du rez-de-chaussez. Nous sommes abandonnées notre triste sort ici. Si les conditions sont devenues invivables, des fois, c’est le professeur lui-même qui met la main dans la poche pour payer les plombiers et les autres ouvriers pour que nous puissions, au moins, utiliser les toilettes. Dans notre unité, nous sommes très souvent obligés d’utiliser les bougies des patients dans les toilettes », a-t-elle dit, la voix nouée par la désolation.
Comme pour enfoncer le clou, elle accuse la ministre de la Santé de les ignorer.
« À chaque visite de la ministre au centre COVID de CHU de Point G, elle nous ignore. Alors que nous nous occupions souvent des cas de COVID, car les deux maladies sont très souvent liées. Nous ne sommes pas considérés par les plus hautes autorités et même par certains de nos syndicats. La preuve, nous avons bénéficié d’une cité de logements que les syndicalistes et autres bras longs de l’hôpital se sont partagés. Nous sommes restées avec tous nos documents, mais jamais sans suite. Ils veulent maintenant nous recaser ailleurs, nous disons non », s’insurge Mme Djeneba !
Elle a toutefois réitéré leur soutien au président Assimi et appelé ce dernier à s’impliquer pour règlement de la situation.
« Nous soutenons le président Assimi et nous allons le soutenir, mais qu’ils viennent voir les conditions dans lesquelles on travaille. Les bénévoles qui nous viennent en aide ne disposent pas assez de moyens. Souvent ils viennent et partent sans aucun contact avec nous. Il faut que les plus hautes autorité sachent que nous aussi, nous sommes des travailleurs maliens », a-t-elle lancé l’appel

PAR CHRISTELLE KONE

Source : Info-Matin

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