Au Mali, le taux de chômage grimpe d’année en année. Diplômés ou sans diplômes, toute les catégories peinent à obtenir un emploi. L’école est perçue comme une fabrique de diplômés ayant des compétences non demandées sur le marché de l’emploi.
Chaque année, le nombre de chômeurs au Mali ne cesse d’augmenter. La jeunesse est très affectée par cette situation. De 19 à 30 ans, certains n’ont jamais exercé le métier qu’ils ont appris à l’école. Résultat : ils sont obligés de devenir militaire non pas par vocation, mais pour subvenir aux besoins de la famille ou de faire des petits boulots.
La plupart de ces personnes postulent pour des postes, mais ne sont jamais acceptées. Moralement ces jeunes se sentent impuissants voire même inutiles. Ils sont obligés de trouver de quoi vivre : petits commerces, prostitution, délinquance, etc. D’autres tentent de devenir militaires.
Selon Dart Traoré, sociologue, « le chômage est lié au gouvernement, mais aussi à la jeunesse malienne. Certains sont complexés à l’idée de faire des petits métiers. Ils pensent que c’est indigne d’eux».
Mamadou Fané, 27 ans, diplômé en Lettres modernes, sans emploi, ne pouvant faire le travail de son rêve, a tenté de devenir militaire en vain. « J’ai postulé pour l’école militaire mais sans succès. Maintenant, je suis obligé de trouver de petits boulots par-ci et par-là. Certes, je suis encore célibataire, mais c’est très difficile car je vis encore chez mes parents et je me sens inutile dans la famille ».
Malheureusement, Fané n’est pas un cas isolé. Samba Coulibaly explique qu’avec son diplôme du baccalauréat, il aurait bien voulu travailler. « Mais, il n’existe aucune perspective pour moi ».
Pour Pr. Seydou Maïga, le chômage des jeunes est dû aux choix des jeunes qui ne veulent faire que le travail de leur rêve. « Ce phénomène est dû, d’une part, au choix de travail des jeunes car c’est le travail de leurs rêves ou rien. Or tout travail est honorable. Cette situation joue sur les célibataires, mais encore plus chez les hommes et les femmes mariés car ils doivent subvenir aux besoins de leurs familles ».
Fatoumata Kanté
(stagiaire)
Source: Mali Tribune
