L’Adéma et ses satellites sont vent debout contre le Premier ministre de Transition, le Dr Choguel Kokalla Maïga. Au centre de la controverse, des propos tenus le vendredi 30 juin dernier au cours d’une cérémonie de présentation de vœux du président du Comité stratégique du regroupement M5-RFP. Des déclarations que l’Adéma estime persifleuses contre le premier président démocratiquement élu, Alpha Oumar Konaré. Le Parti africain pour la solidarité et la justice tout en interpellant le président de la transition sur la question demande des excuses officielles de la part du Premier ministre, chef du gouvernement. Au-delà du factuel, qu’est-ce qui oppose l’Adéma à Choguel ?
L’héritage de Moussa Traoré dont Alpha Oumar Konaré a été ministre ? L’actuelle posture primatoriale du Tigre en Chef qui laisse peu de place à l’Abeille solitaire pour s’agglutiner et brouter comme depuis 2002 ? Le récent remaniement qui a volé en éclats les ambitions sinon les prétentions de l’Adéma ? Essayons de décrypter les propos dans leur contexte.
Casus belli
Nous sommes le vendredi 30 juin, surlendemain de l’Aid El Kebir. Conformément à la tradition, le président du MPR et du Comité stratégique du Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP) choisit de présenter ses vœux aux militants responsables des deux entités. Le message est hautement politique et invite les partisans du changement à ne pas baisser les bras et à continuer avec abnégation et conviction à soutenir le président Assimi Goita et la transition. Quoiqu’il arrive… Sans mettre le M5-RFP dans les secrets des dieux, Choguel sonne l’appel à la mobilisation pour cette nouvelle phase de la transition…
En tentant de remobiliser ses troupes, le Dr Choguel Kokalla Maïga, président du Comité stratégique du Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP), involontairement, a mis le feu dans la Ruche, en déclarant qu’il ne souhaitait pas s’attarder «sur certains où il y a le négatif. Lui, il n’a même pas dirigé le Mali. Quand on détruit l’Armée, quand on détruit l’École, tu ne peux jamais me convaincre que tu fais du bien pour le pays… Donc, je parle de ceux qui ont fait des efforts…. Ce dont vous voulez que je nomme, laquelle de ses réalisations concrètes peut-on présenter aux Maliens ? … ». Pour cause !
Tétanisés par le remaniement opéré le 1er juillet qui les laissera à la touche, comme le reste de la classe politique alimentaire, deux jours plus tard, les abeilles estiment que la sortie du Premier ministre, non du président du CS/M5-RFP, était un casus belli, une déclaration de guerre à l’Adéma et à l’intouchable président Alpha Oumar Konaré, «une grossière déformation du bilan d’Alpha Oumar KONARE»…
Approximation et conjecture
L’insurrection de l’Adéma et ses satellites n’est pas dirigée contre seulement «les vaines et injustes diatribes, les propos tendancieux » de Choguel Kokalla Maïga, elle cible aussi le bilan soudainement élogieux du premier président démocratiquement élu du Mali. À moins qu’on n’ait pas la même acception du bilan : «Document comptable regroupant les soldes des comptes en débit et crédit ; relevé de la situation financière d’une institution à une date donnée avec une énumération de ses actifs et des créances sur ces actifs ». Bref, le bilan est une évaluation que l’on fait après une opération; il s’agit d’établir ses résultats.
Mais quand on est dans l’approximation et dans la conjecture, on n’est pas seulement fâché avec les mots, on l’est aussi avec les chiffres. En effet, l’Adéma qui ignore jusqu’à la date des vœux de Choguel Kokalla Maïga au M5-RFP n’a pu fournir aucun chiffre dans sa hargne pour étayer son bilan et celui de Alpha Oumar Konaré. Combien de salles de classe, d’écoles, de lycées… de casernes ou de camps militaires ont été construits durant les dix (10) ans de règne de Alpha Oumar Konaré ?
Combien d’hôpitaux et de structures sanitaires, Alpha a-t-il construit durant ses deux mandats pour épargner à lui-même (il a été évacué en 2021 pour raisons de santé sur l’hôpital Cheickh Zaiëd de Rabat), à tous les dignitaires, aux fortunés d’être des exilés sanitaires squattant l’investissement des autres pays, à travers le monde ? Combien d’universités sérieuses et facultés crédibles, Alpha a créées en 10 ans de règne qui drainent dans notre pays les étudiants d’autres nationalités ? L’amer constat, 20 ans après Alpha : c’est toujours nous qui envoyons nos enfants à l’extérieur en quête de systèmes universitaires plus performants.
Feu Mohamed Lamine Traoré (paix à son âme) aimait rappeler au sujet des routes et monuments qui poussaient à Bamako comme des champignons et scandaleusement surfacturés en son temps que le Peuple malien ne mangeait pas du béton et du goudron. En ces temps du COPPO, le même Choguel K Maïga, président du MPR-UDPM faisait remarquer que jamais au Mali le panier de la ménagère n’avait été aussi vide que sous le règne du fils de l’enseignant et de la ménagère et l’école au creux de la vague… Pourtant l’Adéma était au pouvoir, au fait de sa gloire, il n’avait estimé qu’il s’agissait d’une tentative de salir son bilan et ni celui du président Alpha. Pourquoi aujourd’hui cette hargne ? Ou cette frilosité ?
Du haut de sa haine viscérale contre l’armée, pardon l’ordre kaki, qu’est-ce que Alpha Oumar Konaré a fait pour les forces armées et de sécurité du Mali ? Des concours d’entrée spécieux et spéciaux ? Combien de soldats ont-ils été formés et équipés sous Alpha ? C’est vrai qu’il disait que le pays n’avait pas besoin de soldat pour faire la démocratie ; mais c’est lui qui a nommé des hauts fonctionnaires de défense dans les départements ministériels. Depuis son règne, l’armée s’est-elle bien portée ?
Heureusement que l’œuvre de reconstitution de notre outil de défense détruit, c’est peu dire, depuis le règne de Alpha se poursuit admirablement par la Transition.
Incantations politiciennes
De manière désinvolte, le parti auquel les Maliens ont confié leur destin après la Chute de Moussa Traoré, comme si sa parole était un verset de Coran, nous balance des incantations politiciennes : «jamais, depuis l’indépendance, aucun régime n’a construit autant de lycées et d’établissements scolaires publics que le président Alpha Oumar KONARE et l’Adéma-PASJ. Aucun n’a recruté ni d’élèves et étudiants, ni d’enseignants comme lui. Rares sont les régimes qui ont fourni autant de matériels didactiques à l’École malienne. Jamais, depuis les indépendances, aucun régime n’a substantiellement amélioré les conditions de vie et de travail des enseignants comme le président Alpha Oumar Konaré et son parti».
L’Adéma aurait été plus crédible si elle avait avancé des chiffres en termes de nombre de lycées et d’établissements scolaires publics, d’élèves et étudiants formés, d’enseignants recrutés, de matériels didactiques acquis, d’augmentation de salaire… Mais comme par le passé, elle fait dans l’approximation, la confusion, la légèreté, dans la manipulation.
La sortie disproportionnée ce mercredi 5 juillet 2023 de l’Adéma suivie de celle de ses satellites pour s’ériger en défenseur de Alpha Oumar Konaré qu’ils avaient laissé en plein vol pour coucher dans le lit d’ATT et d’IBK ne convainc personne. Alors les larmes de crocodile sur la préservation du fragile climat social ou l’unité nationale, ne trompent personne. Car point ne s’agit de Alpha Oumar Konaré, un alibi pour ces politiques volages et alimentaires pour baver sur le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga qu’ils rendent responsable de la suppression de leur bifteck, leur part du gâteau.
20 ans de prostitution politique
Si l’Adéma-PASJ, était pleinement conscient des responsabilités historiques et actuelles qui sont les siennes, il n’aurait pas dû sortir de cette manière désinvolte, immature et irrespectueuse. Le Dr Choguel Kokalla MAIGA, président du Mouvement Patriotique n’est pas que président du CS/M5-RFP, il est aussi le Premier ministre, chef du gouvernement du Mali qui mérite considération et respect, surtout de la part d’un parti qui a exercé le pouvoir suprême du Mali. Mais est-ce la même Adéma qui répond aux propos de Choguel Kokalla Maïga du 30 juin dernier ?
De quel poids et quelle légitimité la Ruche dispose, après 20 ans de prostitution politique, pour mettre en garde le Premier ministre du Mali et les acteurs politiques, toutes obédiences confondues et laisser planer des menaces de «conflits aux conséquences imprévisibles» ?
Mais voilà, ceux qui sont à la manette aujourd’hui dans la Ruche, ramant à contre-courant de l’histoire, se donnent en spectacle en se posant dans la posture de ceux qui peuvent en appeler à la vigilance au président de la Transition, le colonel Assimi Goïta. En d’autres termes, l’Adéma au président Assimi d’interdire au Premier ministre Choguel de critiquer l’ancien président Alpha. Et pour que nul n’en ignore : «l’Adéma attend donc du Chef de l’État de prendre les dispositions nécessaires pour mettre fin au comportement infantile d’un Premier ministre visiblement peu conscient des hautes responsabilités qui sont les siennes».
De quoi je m’en mêle ? Qu’est-ce que le colonel Assimi à voir dans les querelles politiciennes datant de l’ère Alpha ? N’a-t-il pas d’autres chats à fouetter ? Si l’Alpha épargnait le président Assimi dans sa croisade frileuse contre Choguel Kokalla Maïga, il rendrait un grand service à la nation.
20 ans d’amnésie politique
L’Adéma feint d’oublier que celui qu’il prend comme alibi, le président Alpha Oumar Konaré avait traité son opposition en 1997 dans les colonnes de Jeune Afrique de «l’opposition malienne n’est pas sérieuse». Avait-il estimé à l’époque que le chef de l’Etat ne devrait pas descendre dans l’arène et Alpha n’était pas «conscient des hautes responsabilités qui sont les siennes» ?
Autre temps, autre son de cloche. 25 ans après l’amnésique, Adéma estime que dire que Alpha a échoué dans la gestion de l’école et de l’armée était potentiellement incitateur «à la haine et à Ia division dans le pays». La même Adéma veut convaincre les Maliens qu’un «dirigeant (en) la fin de (…) carrière politique… en manque de base politique, d’inspiration et d’arguments», tel que décrit par lui-même, est capable de saper le moral de ses militants et de retourner l’opinion contre lui, sic ! Comment un «gars fini» parvient à perturber tant le calme et la sérénité d’une Ruche qui clame haut et fort que ses responsables et militants sont courageux, honnêtes et déterminés, qu’ils «accepteront d’être calomniés, d’être vilipendés, mais resteront dignes» ? Dans ce cas pourquoi, l’Adéma bien que les propos de Choguel Kokalla Maïga soient diffamatoires «exige des excuses officielles du Premier ministre, Dr Choguel Kokalla MAÏGA, à ses militants, à l’ancien Président de la République, SEM Alpha Oumar KONARE, pour ses propos malheureux, regrettables, malencontreux, outrageux, inutiles, insensés et irresponsables à un moment si sensible de l’histoire de notre pays» ?
Choguel a-t-il parlé en tant qu’homme politique ou en tant que Premier ministre ? L’Adéma qui surfe sur les deux qualités doit être honnête d’intégrer que Choguel Kokalla Maïga n’a pas été nommé Premier ministre parce qu’il a invectivé Alpha, que le président Assimi Goïta ne lui a pas renouveler sa confiance en le confirmant à son poste le 1er juillet dernier parce qu’il a dit que Alpha a détruit l’armée et a enterré l’école malienne. Donc l’interpellation du président de la transition sur une polémique politicienne, qui du reste n’en est pas une, s’avère un prétexte pour dégainer contre le Premier ministre reconduit.
Narratif largement partagé
Or, le narratif sur les deux volets du bilan de Alpha Oumar Konaré qui provoque l’ire des abeilles et leurs satellites ne date de cette sortie de Choguel Kokalla Maïga, le 30 juin dernier, et est largement partagé dans la littérature politique et médiatique.
-Le journal Inter de Bamako (20 novembre 2019) publie un article intitulé «la Phagocytose de l’Armée malienne: Alpha Oumar Konaré et Amadou Toumani Touré doivent s’expliquer» dans lequel on peut lire ceci : «après quatorze mois de transition dirigée par le Comité de transition pour le salut du peuple (CTSP) avec à sa tête le lieutenant-colonel Amadou Toumani Touré (ATT), voilà Alpha Oumar Konaré (AOK) aux commandes de la République. Que s’était-il passé entre l’auteur du Pacte national du 11 avril 1992 (en la personne d’ATT) et Alpha qui s’était installé à Koulouba, le 8 juin 1992, suite à l’élection présidentielle ? En tout cas, le premier acte de trahison de notre peuple par Alpha réside dans sa fameuse Flamme de la paix. La suite n’a échappé à personne.
La puissance de feu et la combativité de notre armée se sont disloquées pendant les dix (10) de gestion calamiteuse des affaires. En disant que le Mali n’avait pas besoin des armes, mais du matériel agricole, Alpha Oumar Konaré avait prouvé qu’il avait opté pour la phagocytose de notre système de défense et de sécurité que Moussa Traoré (il faut le reconnaître) a laissé intact.»
-Le 8 septembre 2012, le bi-hebdomadaire Le Challenger publie un article intitulé «comment la flamme du patriotisme s’est éteinte en nous: Alpha Oumar, le précurseur de la déchéance de l’armée… » dans lequel on peut lire : «l’armée malienne est issue des cavaliers du Ouagadou, des archers Bobos, des fantassins manding….. La bravoure, la loyauté, le devoir et l’honneur étaient le fondement de cette armée. Ces notions ont été transmises de génération en génération comme les griots de Kéla l’ont fait pour la transmission orale de notre glorieuse histoire. Cette armée était une fierté et un symbole jalousement gardé et admiré par toute une nation (…) Comment on est tombé ci-bas ? Comment le socle de notre nation s’est-il effondré ? (…) Ainsi, toutes les Républiques qui se sont succédé, ont maintenu allumé cette flamme du patriotisme : Modibo KEITA qui a mis en place les embryons de notre armée, Moussa TRAORE qui est le réformateur et l’architecte de la période contemporaine, Alpha Oumar KONARE, le précurseur de la déchéance de l’armée et Amadou Toumani TOURE le destructeur d’une nation.
Alpha Oumar KONARE le grand chantre de la démocratie et le bâtisseur du Mali de « l’ère» a certainement oublié qu’une nation n’est forte que lorsqu’elle est en mesure d’assurer la santé, l’éducation et la sécurité du peuple. Sur les deux dernières cités, il a échoué. Au nom de sa volonté macabre de faire du Mali une vitrine de démocratie, il a détruit le fondement de notre système de défense : destruction de notre arsenal au nom de la flamme de la paix, l’intégration des anciens rebelles avec les grades de leur choix aussi bien dans l’armée que dans les autres formations para-militaires, introduction de la discrimination positive dans l’armée. Ainsi les ennemis deviennent les hauts gradés sans notion militaire, démantèlement des ateliers centraux de Markala (fermeture de la chaîne de fabrication de munitions), recrutement spécial pour les enfants ‘’bien nés’’ de la République (EMIA spécial). »
Absence de bilan
Sur le dossier scolaire et de la défense, le président Alpha Oumar Konaré est-il défendable ? Au grand désespoir de l’Adéma qui veut travestir l’histoire récente du Mali, les mots seuls ne suffisent pas pour reverdir le bilan du fils de l’enseignant et de la ménagère. Que l’Adéma fasse l’inventaire de son bilan chiffres à l’appui s’il veut qu’on le prenne au sérieux. Comme évoqué ci-dessus : qu’il nous donne les chiffres exacts de salles de classes, d’écoles, de lycées… de casernes ou de camps militaires qui ont été construits durant les dix (10) ans de règne de Alpha Oumar Konaré. Combien d’avions, de chars, de véhicules de combat et de transport le régime de l’Adéma a achetés et a laissés à l’armée malienne. Surtout que l’Adéma nous explique comment son régime a bradé au Pakistan le dernier MIG21 de l’armée de l’air du Mali, et quelle a été la réaction de la Russie quant à l’acquisition par les USA de cette technologie militaire hautement stratégique. Que l’Adéma nous dise quand elle venait au pouvoir combien de pays africains en dehors du Mali possédaient le MIG21 et quand elle partait combien en possédait. Que l’Adéma qui s’effarouche de la sortie de Choguel Kokalla Maiga nous fasse l’inventaire de l’arsenal militaire avant et après le règne de Alpha. Si le Parti Africain pour la Solidarité et la Justice ne veut que son bilan ne soit pas travesti qu’il le défende avec rigueur et sérieux en faisant l’inventaire point par point, chapitre par chapitre.
Manipulation et mensonge
Mais comme chacun sait, les partisans d’hier de la gestion consensuelle des affaires de l’État (et non de «la gestion consensuelle de l’État» comme affirmé dans la réponse aux propos de Choguel Kokalla Maïga) sont fâchés avec les chiffres, à moins que consciemment ils n’aient opté comme toujours pour la manipulation des résultats chiffrés du vote. En affirmant que le président Alpha Oumar Konaré a accédé au pouvoir «au terme d’une élection présidentielle libre et transparente qu’il a brillamment gagnée, avec 70 % des voix exprimées en sa faveur», l’Adéma fait un scandaleux et affligeant mensonge. Parce que c’est faux et archi-faux. Parce que l’arrêt N°04 du 23 mai 1992 de la Cour suprême du Mali (Journal officiel N°10 du 31 mai 1992) dit autre chose : «Considérant qu’après avoir opéré diverses rectifications d’erreurs matérielles et procédé aux redressements jugés nécessaires insusceptibles d’influencer le scrutin, les résultats des élections présidentielles sont les suivants :
Nombre de bureaux de vote : 4.743
Électeurs inscrits : 4.717.967
Électeurs votants : 1.019.781
Bulletins nuls : 18.876
Suffrages exprimés : 1.000.905
Majorité requise : 500.454 voix
Suffrages obtenus par :
– Alpha Oumar KONARE : 690.921 voix
– Tiéoulé KONATE : 309.984 voix
Considérant que le candidat Alpha Oumar KONARE a obtenu 69,02 % des suffrages exprimés soit plus que la majorité absolue requise par l’article 131 du code électorat ;
En conséquence
Déclare régulières les élections présidentielles (scrutin d’Avril 1992) ;
-Proclame les résultats définitifs obtenus par les deux candidats en lice au deuxième tour ;
-Proclame le candidat majoritaire Alpha Oumar KONARE élu Président de la République du Mali… »
69,02% ce n’est pas 70%. Une ignorance, un manque de rigueur, une volonté de manipuler… ? Œuvres d’adeptes de la tromperie et de l’hypocrisie au sein de la Ruche qui croient être au service d’Alpha (alors qu’il n’en est rien) et qui pensent que des contre-vérités peuvent être couvertes par le temps ? Contraire de la vérité énoncé délibérément, imposture intellectuelle, le mensonge surtout venant des politiques est toujours vécu comme une véritable trahison par le peuple qui est victime de ces manipulations malhonnêtes. Que l’Adema intègre qu’une demi-vérité est un mensonge complet or nulle raison ne peut justifier le mensonge.
Laissez Alpha en paix
Contrairement aux piailleurs actuels de la Ruche, le président Alpha lui-même ne fait pas mystère de son bilan. Dans une grande interview qu’il a donnée après son départ, transcrite sur www.ina.fr le président Alpha estime sur l’école que son régime aurait pu mieux faire et sur l’armée qu’il a manqué de consensus : «j’aurais pu nettement mieux faire sur le dossier scolaire. Nous en avions les moyens. Nous avions les idées. Nous savions où nous devions aller. Nous savions qu’il ne fallait pas de réformettes. Nous savions qu’il fallait refonder, sortir de l’école coloniale. Dépasser la réforme de 1962. Créer les conditions pour qu’il y ait une véritable éducation de base (…) Pour nous, le maître c’est l’école, plus que les salles de classe. Parce que pour nous, si nous avions le maître formé, dans un vestibule, sous un arbre, on pouvait dispenser, en attendant que nous ayons les moyens de donner des classes beaucoup plus fonctionnelles à l’ensemble des enfants maliens. Et nous pensions aussi que la décentralisation était le meilleur cadre pour l’affirmation de cette école du pays. Et nous avons pensé aussi que la décentralisation pouvait créer les conditions pour qu’il y ait des actions intercommunales pour gérer à l’échelle nationale l’enseignement fondamental. Nous pensions aussi que l’engagement du Mali pour l’intégration nous ouvrait la voie pour que nous partagions avec d’autres pays nos politiques de recherche scientifique et d’enseignement supérieur. C’était cela un peu notre vision (…) Mais comme je vous l’ai dit, nous n’avons pas eu le consensus dont on a besoin pour réaliser de telles réformes. Vous savez, dans nos pays, il y a des grandes questions autour desquelles, si vous n’avez pas de consensus, vous ne réussissez pas. Et si vous n’avez pas le consensus, vous ne consolidez pas le socle du pays et le tissu social. Le problème de l’école, il faut arriver à un consensus national ».
La vérité d’Alpha
Contrairement à l’Adéma d’aujourd’hui, sur son bilan économique et social, Alpha estime que «il y avait des secteurs qui demandaient de grands investissements. Par exemple le monde rural, par exemple l’école, qui demandait des investissements importants. Que nous n’avons pas pu avoir. La création des emplois a été faible, surtout qu’au même moment, dans certaines sociétés et entreprises, il y avait des compressions. Les diktats pour privatiser, les diktats pour privatiser. Nous avons beaucoup résisté. Mais comme je l’ai dit ce genre de questions… vous ne pouvez pas faire une opposition frontale si vous n’avez pas un consensus national. Discuter du prix de l’or, des recettes de l’or, des recettes du coton ; il fallait avoir un consensus national pour ça (…) nous avons fait des efforts aussi pour améliorer la gestion de l’État, la macroéconomie s’est bien portée. Mais comme on le dit, cela ne s’est pas souvent traduit par l’amélioration du panier de la ménagère comme on le dit. Voilà les contraintes qu’il y a à ce niveau avec le problème scolaire, qui pèse sur toutes les familles. Mais là il faut la refondation. » Et les hâbleurs, comme Alpha aimait les appeler eux estime qu’au terme de 10 ans tout était rose, qu’il y a eu une nette «amélioration des conditions de vie des citoyens dans les domaines économique, social et culturel, faisant ainsi du Mali, un pays incontestablement apaisé, réconcilié, uni, vivant et allant de l’avant, admirable, mais surtout « gouvernable»».
Une autre vérité, une autre histoire
Que retenir au finish, sinon que l’Adéma veut créer une tempête dans un verre d’eau en faisant l’avocat de quelqu’un qui l’a cassé en 2002 en refusant d’apporter son soutien à son candidat, Soumi le Champion, paix à son âme.
Depuis quand la Ruche s’érige en avocat défenseur de Alpha Oumar Konaré ? 20 ans après qu’il est quitté le pouvoir ? Ou seulement 3 semaines après que le peuple a donné son aval à la 4e République qui ouvre la voie à une possibilité pour Alpha Oumar Konaré de se représenter ? Histoire de troisième mandat offert sur un plateau d’or… En tout cas, cela apparait assez bizarre que les responsables actuels présentent l’Adéma comme le parti de Alpha Oumar Konaré. Car le Propre l’Adema-parti africain pour la solidarité et la justice, a toujours été qu’il n’appartenait à personne. Mais, aujourd’hui c’est une autre vérité, une autre histoire.
Alpha serait-il devenu la propriété de la seule Adéma ? Une sainte ni touche, l’Alpha et l’Oméga de la République, qu’on ne serait écorché au risque d’avoir une légion d’Abeilles instrumentalisée à ses trousses ? Si Alpha est tant un patrimoine national et africain, qu’on laisse son bilan, son prestige et sa légitimité plaider pour lui. Qu’on arrête la récupération politicienne, et qu’on ait le courage et la dignité de s’assumer face aux contingences politiques. Nous n’avons pas eu notre part de gâteau, nous quittons le navire de la Transition. Basta.
Les critiques de Choguel Kokalla Maïga contre Alpha et l’Adema ne datent pas d’aujourd’hui, mais de la belle époque du COPPO où il allumait le Roi sans soucis et caricaturait le fils de l’enseignant et de la ménagère.
La question est alors en quoi la répétition de ces mêmes diatribes aujourd’hui constituerait un danger pour l’ordre social et l’intégrité du pays ? Le Mali va-t-il exploser parce qu’on a dit que l’armée a été détruite sous Alpha, que l’École a été enterrée sous Alpha à travers la NEF, la NEM et autres expérimentations et approximations ?
Que l’Adéma revisite son histoire et se demande pourquoi avec son bilan «élogieux» le Peuple malien lui a préféré un candidat indépendant qui en plus est putschiste. Pardon j’oubliais, Alpha le Maradona national et clan avaient trahi Soumi champion, paix à son âme.
La RÉDACTION
Source : Info Matin