Dans un entretien accordé à la télévision nationale sénégalaise, l’ancien ministre des Affaires étrangères du Sénégal Cheich Oumar Gadio a été on peut plus clair dans ses propos par rapport à la situation du Mali.
Le Mali un pays essentiel de la communauté, ce Mali est un pays guerre, attaqué par le Covid comme tous les pays, le Mali menacé d’effondrement, le Mali victime du séparatisme, le Mali qui connait une crise économique très sévère, vous (les pays la CEDEAO) décidez de prendre ce pays-là et le mettre sous embargo, de fermer les frontières en réalité de punir le Mali parce que des officiers ont pris le pouvoir. Ce phénomène doit être analysé, a souligné M. Gadio.
Pour lui, on doit revoir le terme Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), parce qu’on a jamais réussi à mettre une CEDEAO des peuples, on a jamais eu la libre circulation des personnes et de leurs biens, les transporteurs peuvent en témoigner cela.
‘’Un blocus économique, financier, commercial contre un pays membre parce qu’il y a eu un coup d’Etat militaire, si on revenait 10 à 15 ans en arrière, c’était compréhensif. Mais aujourd’hui c’est totalement insensé d’étrangler un pays parce qu’on veut l’aider, étrangler un pays parce qu’on veut le soutenir, mettre l’économie du Mali à genou, faire souffrir son peuple en disant à tous les pays de la CEDEAO d’arrêter tous les flux financiers et économiques, est inacceptable’’, ajoute l’ancien chef de la diplomatie Sénégalaise.
Le Président Macki Sall, patron de la diplomatie du Sénégal, pouvait parler le langage qu’il parle. Peut-être qu’il aurait dit la même chose. Mais il pense que le Président a voulu montrer effectivement quelque part qu’il y a véritablement une absurdité à punir un pays frère comme ça en disant qu’on veut vous aider.
‘’Je pense que la position du Sénégal a été courageuse, elle a été respectable à tout point de vue. C’est une preuve supplémentaire que le Président du Sénégal, tout le Sénégal comprenne que quand il s’agit du Mali, il y aura une exception sénégalaise. Il est imaginable qu’un texte de la communauté sorte pour dire «nous allons faire une opération militaire contre le Mali ». Vous vous imaginez que le Sénégal accepte de participer à un projet de déclaration de guerre contre le Mali, c’est vraiment insensé. Les Sénégalais n’iront au Mali que pour protéger et de soutenir un pays frère’’, a indiqué M. Gadio.
Par ailleurs il déclare que ‘’nous sommes tous le Mali, nous avons tous le Mali dans nos cœur, nous avons été maliens. Le Sénégal aime tous les autres pays de la CEDEAO, mais quand il s’agit du Mali il faut que tout le monde comprenne la tendresse particulière que les Sénégalais ont pour le Mali et rien de violent ne viendra de la part du Sénégal contre le Mali. Aucun Sénégalais et normalement aucun citoyen de la CEDEAO ne doit accepter de prendre les armes contre le Mali, ça n’a aucun sens. Le Mali a besoin qu’on prenne les armes avec lui contre les djihadistes, contre les narcotrafiquants, afin de préserver son intégrité territoriale et régler son problème de peul et de dogon et autres qui s’entre tuent’’.
Conscient de la situation du pays, il dira que si après le coup d’Etat, un million de personnes sortaient le lendemain pour dire non au coup, les débats allaient changer. Mais c’est le contraire qu’on a vu dans la rue. ‘’Nous sommes tous contre le coup d’Etat, nous sommes tous contre le changement anti constitutionnel, mais le Mali est une exception africaine, a conclu M. Gadio.
Bréhima DIALLO
22 Septembre