Réélu pour un second mandat de 5 ans, IBK a prêté serment, le 4 septembre dernier, devant la Cour Suprême, la plus haute juridiction du Mali. Aussitôt investi dans ses fonctions, il a dévoilé les défis prioritaires auxquels il entend s’attaquer dans les cinq années à venir. Des défis s’articulent autour de 7 axes.
Renforcer la cohésion nationale; lutter contre le terrorisme ; restaurer les valeurs ; réformer l’Etat; libérer l’initiative privée ; lutter contre la pauvreté et promouvoir la jeunesse sont les défis que le président réélu a décidé de relever.
A l’entame de son propos IBK n’a pas manqué d’éloges sur la gouvernance de son premier quinquennat. Mais force est de constater que ces dernières années, le climat socio-politique s’est détériorée avec l’installation d’une méfiance accrue entre les acteurs politiques; l’insécurité et le terrorisme ont regagné du terrain; l’autorité de l’Etat s’est effritée et est quasi absente sur l’ensemble du territoire et la jeunesse a été mise à l’oubliette.
Conscient et convaincu que sa gestion des cinq ans écoulés n’a pas donné les résultats escomptés dans ces secteurs évoqués, IBK propose un nouveau contrat social basé sur une doctrine (action rapide) et un principe (justice) afin de combler les attentes.
Concernant le renforcement de la cohésion nationale, IBK entend réaliser cette attente à travers la poursuite de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’alger. Pour ce faire, il exige de chaque malien la plus grande des loyautés. Au risque, dit-il, que ceux qui pratiquent le double-jeu s’excluent définitivement de ce processus.
Une lutte implacable contre le terrorisme
Pour lui, la lutte contre le terrorisme, passe par l’équipement et la formation des forces de défense et de sécurité qu’il entend poursuivre. Mais également par une coalition et une synergie d’actions des partenaires. Ainsi, il voit le G5 sahel comme un véritable outil régional de coopération pour la sécurité et le développement.
«Je serai implacable avec tous ceux qui bafouent nos libertés et foulent aux pieds nos valeurs de tolérance. Tous ceux qui s’opposent à ces valeurs-là seront combattus. Et ils seront vaincus. Car rien ne résistera plus à la volonté suprême d’un peuple uni face au terrorisme. Toutefois, nous serons ouverts à tous ceux qui veulent revenir au sein de la République, notre mère commune, dont la laïcité ne devra plus jamais être remise en cause», a rappelé, fermement, le président de la République
Faire du Mali, un nouveau modèle pour l’Afrique et le monde
Cela passera par la restauration des valeurs sociétales. C’est pourquoi, IBK a décidé de faire de la restauration des valeurs, l’un des principes cardinaux de son action. Ainsi, «le respect d’autrui, le respect du bien public, le respect des lois et règles de la République, de l’autorité de l’Etat », sont des valeurs qui seront restaurées et respectées à la lettre partout au Mali. Autres valeurs qui tiennent à cœur le président de la république : le travail, la culture de l’effort, le dévouement, l’amour de la patrie. Pour le chef de l’Etat, ces valeurs seront restaurées et enseignées dans les écoles et dans tous les lieux publics. C’est ainsi que, indique-t-il, le Mali sera de nouveau un modèle pour l’Afrique et le Monde.
Par ailleurs, IBK entend entamer un vaste chantier de réforme de l’Etat à travers les changements institutionnels nécessaires et l’opérationnalisation des régions nouvellement créées, afin de rapprocher l’État du citoyen. Il s’engage d’accompagner les réformes institutionnelles d’une « lutte plus farouche contre la corruption».
A noter que la lutte contre la corruption a été le maillon faible, sinon le maillon absent de la gouvernance d’IBK. Malgré la recrudescence de la délinquance financière sous le premier quinquennat d’IBK et la multiplication des organes de lutte contre la corruption, aucun délinquant financier n’a été inquiété, ni traduit en justice.
Un mandat de la jeunesse
Outre la libération de l’initiative privée (à travers l’entrepreneuriat dans les secteurs industriel et agricole et du numérique) et la lutte contre la pauvreté dans toutes ses formes, IBK veut accorder la priorité de ses priorités à la promotion de la jeunesse. Depuis la proclamation des résultats définitifs, la promotion de la jeunesse est devenue son leitmotiv.
Les jeunes constituent plus environ 70% de la population malienne. Au lieu d’être une opportunités, la jeunesse malienne est devenue une bombe a retardement à cause du manque d’attention des gouvernants et du chômage qui l’affecte. C’est pour désamorcer cette bombe qu’IBK a décidé de placer son second mandat sous le signe de la promotion de la jeunesse.
«Ce mandat sera celui des jeunes du Mali…Je veux faire de la jeunesse, la grande cause de ce nouveau mandat et je veux être jugé sur cela. Elle constitue la majorité silencieuse, qui souffre et peine à trouver repères, opportunités et perspectives. J’engagerai un pacte national pour la jeunesse à travers des investissements considérables dans la refondation de notre système éducatif et de formation, ainsi que la promotion de l’emploi » a-t-il assuré.
Rassemblés par A. Berthé
Le Serment du Mali