Le 8 décembre 2018, a eu lieu sur le terrain de football de Djélibougou en Commune 1 du District de Bamako une assemblée générale du Comité de Défense des Artisans (CDA) au cours de laquelle ont été dénoncés avec force le morcellement et les ventes illicites des parcelles situées dans la ceinture verte entre Djélibougou et Boulkassoumbougou. C’était sous la présidence de Mamadou Minkoro Traoré, le Président des Chambres de Métier du Mali, en présence de nombreux conseillers municipaux de la Commune.
595 maîtres artisans (mécaniciens, tôliers…) immatriculés par la Chambre de Métier de la Commune 1 exerçaient leurs professions dans la ceinture verte de Boulkassoumbougou. Ils ont été autorisés par la Mairie du District à occuper provisoirement les parcelles de cette réserve foncière de la ville de Bamako. Ce jusqu’au jour où le maire du District, Adama Sangaré, signa l’Arrêté N°000501-M-DB attribuant lesdites parcelles au sieur Aliou M’Baye.
Ce dernier ne se fit pas prier pour charger le Cabinet de Me Mamadou Balla Camara, huissier de justice, d’expulser les occupants. Ainsi plus de 400 d’entre eux furent chassés manu militari le 11 mai 2017 en présence de Mamadou B. Keïta, le maire de la Commune.
Seul hic : quelle est la base légale de cette décision districale dans la mesure où la réserve foncière est normalement invendable. Mieux, il est prévu par le plan d’aménagement territorial du District la construction d’une autoroute à l’intérieur de la ceinture verte. Cette autoroute doit relier la ville de Kati à Kabala (Université), en passant par Banconi-Djélibougou, le 3ème pont (Pont de l’Amitié), Missabougou
Même problème dans la ceinture verte de Djélibougou-Doumanzana : une bonne partie de cette autre réserve foncière a été attribuée par le même Adama Sangaré au sieur Karagnara. Lequel procéda au morcellement grâce au concours de Boubacar Konaté, le vice-président des Chambres de métier de la Commune 1 qui commit un géomètre à cette fin. En outre il fit émettre, au profit de Karagnara des cartes professionnelles au nom des travailleurs fictifs. Ensuite, entrèrent en jeu des conseillers véreux de la mairie de la Commune 1. Par leur complicité, les spéculateurs fonciers parvinrent à établir, au profit d’acheteurs fictifs, de faux titres de propriétés. Beaucoup d’acheteurs vivant à l’extérieur ne tarderont pas à découvrir le pot-aux-roses. Car ils ne sont jamais parvenus à identifier physiquement les parcelles à eux attribuées par cette spéculation foncière crapuleuse.
Depuis un certain temps, les déguerpis regroupés en association appelée Comité de Défense des Artisans (CDA) de la Commune 1, appuyés par les populations, s’opposent mordicus à la spoliation par des spéculateurs fonciers des terres appartenant à l’Etat et non vendables. Ce qui a poussé le maire Adama Sangaré à signer l’ordre d’annulation de l’attribution N°031-M-DB desdites parcelles.
Le CDA a vivement interpelé toutes les autorités compétentes pour que les constructions illicites effectuées sur la ceinture verte puissent être démolies. Ce, afin que les artisans puissent réoccuper leurs parcelles en attendant que le vrai propriétaire (l’Etat du Mali) réalise les travaux routiers prévus.
Gaoussou Madani Traoré
Source: Le Challenger