Une réunion extraordinaire des Chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) se tiendra, ce jour, à Accra, la capitale du Ghana. Au menu, la situation politique au Mali, au Burkina Faso et en Guinée-Conakry. Le Mali verra-t-il les sanctions économiques, prises à son encontre, depuis le 9 janvier dernier, lever ? C’est, en tout cas, ce que souhaitent les pays de la sous région, dont les populations n’en sont pas moins, épargnées par ses effets.
En effet, depuis le 9 janvier 2022, date à laquelle les sanctions ont été prises, les stocks sont en baissent. Et les prix flambent. Ils sont, aujourd’hui, des millions de Maliens – tant de l’intérieur que de l’extérieur – à souhaiter la levée « immédiate » de ces sanctions. Qui ne respectent aucun texte de la CEDEAO, ni ceux de l’UEMOA. A moins, disent-ils, qu’elles soient imposées de l’extérieur. La France avait menacé de faire regretter, au Mali, ses décisions : celle de mettre dehors Barhane, Takuba… et d’avoir signé des accords de défense avec la Russie, qui a livré de nombreuses armes et d’avions à l’armée malienne.
La pauvreté monte en flèche. Et les opérations bancaires, à l’intérieur comme à l’extérieur, se raréfient, paralysant des pans entiers du secteur économique. Le quotidien devient, au fil des jours, insupportable pour de nombreuses familles. Certaines n’ont même plus à un repas par jour.
Dans les familles vivant à la périphérie de la capitale, certains « pères de famille » quittent, dès l’aube, le domicile conjugal. Parce qu’ils ne disposent pas des 500 ou 1.000 Francs CFA pour « faire bouillir la marmite ».
L’Etat, lui-même, a du mal à faire face à certaines dépenses publiques.
Pendant ce temps, il doit faire face aux dépenses liées à la nouvelle campagne agricole, à la lutte contre le terrorisme…
La nécessaire levée sanctions
Face à tout cela, des millions de Maliens souhaitent, enfin, la levée des sanctions imposées au Mali depuis le 9 janvier dernier.
Les autorités maliennes avaient proposé, à la CEDEAO, 24 mois pour la Transition. Soit, 2 ans en plus des 18 mois, déjà, écoulés. Alors que les Chefs d’Etat de la CEDEAO les a invitées à respecter le calendrier de 12 à 16 mois, recommandé pour la prolongation de la période de Transition.
Mais, depuis plusieurs jours, les hommes politiques et certains diplomates évoquent la possibilité d’un compromis, à la réunion extraordinaire du 4juin 2022, devant se tenir dans la capitale ghanéenne.
Qui bloque la levée des sanctions contre le Mali ? La CEDEAO est-elle libre pour le faire ?
Bref, tous les Chefs d’Etat ouest-africains sont unanimes pour dire que ces sanctions imposées au Mali sont inefficaces. Alors qu’attendons-nous pour les lever ? Les réponses à toutes ces questions à la fin de ce sommet, qui se veut « extraordinaire ».
Oumar Babi
Source: Canard déchainé