Le ministère de la Sécurité envisage de nouvelles mesures pour donner un coup d’accélérateur au mécanisme de mise à jour des données NINA qui rencontre de nombreuses contraintes. Indépendamment de ces initiatives, il sera procédé cet après midi au lancement de distribution des cartes d’identité nationale biométrique.
Les autorités de la transition vont bientôt prendre de nouveaux dispositifs, selon des confidences, en vue de faciliter aux populations la mise à jour de leurs données NINA. À ce jour cette opération constitue un véritable parcours de combattant. Pour un exercice d’une dizaine de minutes, certains individus, à l’image de Kadiatou MALLE, ont passé plusieurs jours devant les commissariats avant de parvenir à actualiser leurs informations biométriques.
Cette mère d’une fille de quelques mois témoigne avoir passé des jours de galère, mais aussi d’injustice et de favoritisme.
« Ce n’est pas le premier venu qui est le premier servi malheureusement. Souvent on a l’impression qu’il faut être recommandé pour ne pas faire le rang », a dénoncé la jeune maman.
Si sa persévérance a payé, d’autres lassés d’attendre après avoir fait de nombreux va-et-vient ont simplement renoncé.
« C’est un document capital, mais à l’impossible nul n’est tenu. Je vais attendre qu’il y ait un peu d’ordre. Sinon dans cette condition, c’est risqué une journée sans résultat », a indiqué, pour sa part, Mohamed TRAORE.
Des difficultés auxquelles les autorités envisagent d’apporter des solutions idoines, à travers un nouveau dispositif dont l’objectif est de tirer les enseignements de cette 1ere étape de mise à jour des données NINA.
A cet effet, le ministère de la Sécurité et de la protection civile, en charge de ce processus, a décidé de multiplier les lieux de mise à jour et envisage de faire recours à des équipes mobiles, à l’image du RAVEC en 2009.
Selon une source, très bientôt les équipes de recensement se déplaceront partout à Bamako, dans les régions et dans les coins les plus reculés et isolés pour rencontrer les citoyens en vue de la mise à jour de leurs données.
« Le ministre de la Sécurité et de la Protection civile veut réellement donner aux Maliens une base de données fiable pour les scrutins programmés. Il met tout en œuvre pour que les équipes de correction soient disponibles dans de nombreux endroits », indique notre source.
Ce ne sont pas les commissariats, les gendarmeries, les postes de police et les mairies qui suffiront. En effet, dans certaines localités, il faut parcourir plusieurs kilomètres pour avoir accès à ces services. Et à cause de l’insécurité, certains de ces services sont inaccessibles.
Indépendamment de ces initiatives, des sources annoncent la distribution des cartes à partir de ce mardi 11 avril par le ministre de l’Administration territoriale et son collègue de la Sécurité.
Cette opération de distribution se déroule sur deux sites, à savoir : le site I se trouve à la Mairie de la Commune IV ( Lafiabougou) ; quant au site II, se trouve la cour du Commissariat de Police de Sogoniko (Commune VI).
En effet, le gouvernement du Mali, à travers le ministère de la Sécurité et de la Protection Civile, avait lancé le 09 janvier 2023, des opérations de mise à jour des données NINA, dans le cadre notamment de sa démarche d’instauration de la Carte Nationale d’Identité Biométrique Sécurisée au Mali.
« La société de confection marche 24/24 ; elle produit 60 000 cartes par jour et déjà 1 500 000 cartes d’identité nationale biométrique sont disponibles dont la distribution commence aujourd’hui », affirme-t-elle.
De même, au niveau de la commission nationale, on apprend que la formation des agents pour la distribution des cartes est en cours.
Attendu pour prendre fin le 31 mars dernier, le processus se poursuit de facto.
PAR SIKOU BAH
Source : Info Matin