Qu’est-ce qui se passe réellement à la Caisse Malienne de Sécurité Sociale, objet depuis quelque tempsde moult sons de cloches parfois aux antipodes les uns des autres ? Tantôt des propos laudateurs voire lénifiants au goût de chewing-gum mâché sur la boîte et sa nouvelle directrice !Tantôt des bruits de casseroles portant sur des histoires de surfacturation et de gabegie financière.Nous avons cherché à y voir clair. Approchée par nos soins, l’intéressée se défend laborieusement. C’est la réponse de la bergère au berger. Pour l’heure, aucune réaction connue de la tutelle pendant la tension monte. Ça ne sent pas bon !
Dicko Diaminatou Sangaré, puisque c’est d’elle qu’il s’agit, a été nommée au poste de Directrice de la Caisse Malienne de Sécurité Sociale (CMSS) par le nouveau ministre de tutelle, Michel Hamala Sidibé, à la faveur du conseil des ministres du 10 juillet 2019. Au même titre que Mahamane Baby à la Caisse nationale d’assurance maladie (CANAM) Dr. Seydou Bakayoko au Centre hospitalier universitaire d’ophtalmologie tropicale d’Afrique (IOTA), Dr. Hamady Traoré au Centre national d’odontostomatologie, Mme Sidibé Zamilatou Cissé à l’Institut national de prévoyance sociale (INPS), Pr Akory Ag Iknane à l’Institut national de santé publique (INSP), Aboubakar Hamidou Maïga à l’Agence malienne des mutualités sociales (AMMS).
Ces changements opérés par l’ancien directeur d’ONUSIDA visent à insuffler une nouvelle dynamique à ces structures relevant de son département dans le cadre de la réforme de notre système sanitaire, améliorer la santé des populations maliennes en donnant un coup d’accélérateur au secteur de la santé et des affaires sociales.
Manifestement, si les attentes semblent en train d’être comblées à ces différents niveaux, justifiant du coup la pertinence de la décision du ministre, tel n’est pas le cas à la Caisse Malienne de Sécurité Sociale. Cet Etablissement public à caractère administratif doté de la personnalité juridique et jouissant d’une autonomie financière ayant pour mission la gestion des régimes de pensions de des fonctionnaires, des militaires, des députés et de tout autre régime ou branche que l’Etat lui confie, serait-il devenu un haut lieu des affaires clair- obscur ? Où les conflits de personnes et /ou d’intérêts ont pignon sur rue ?
En tout cas, l’atmosphère de travail y est notablement viciée depuis l’arrivée de la nouvelle Directrice. De la boîte émanent des sons de cloches différents se répandant à travers journaux et réseaux sociaux. En clair, entre le syndicat et Dicko Diaminatou Sangaré, c’est ‘’je t’aime moi non plus’’. A la guerre comme à la guerre ! Et, loin de baisser la tension ne cesse de monter. Depuis, plusieurs semaines, les deux camps se tirent dessus à boulets rouges par presse interposée.
A écouter ses détracteurs, c’est un concert assourdissant de bruits de casseroles qu’elle traine. Mme est couverte de tous les péchés : passation jugée «irrégulière» de deux marchés de location d’ordinateurs, d’imprimantes et d’onduleurs ; deux marchés de forage pour Kéniéba et Yélimané surfacturés à 45 millions de franc CFA, location d’un immeuble R+3 pour un montant mensuel de 9 millions de francs CFA au compte de la section AMO de la CMSS à Sébénikoro en violation flagrante de toute orthodoxie, gestion opaque d’une flotte de carburant dont elle se réserve la part léonine… on parle aussi de mutation arbitraire de têtes brûlées du syndicat-maison. Les retards de paiement des pensions dénoncés récemment par la presse auraient également pour explication une tension de trésorerie consécutive à la mauvaise gestion des ressources financières, en plus des ressources matérielles et humaines.
En revanche, à lire ou entendre ses thuriféraires, les détracteurs de la nouvelle Directrice ont plutôt une peur bleue de l’audit commandité par ses soins en plus des réformes qu’elle envisage. Approchée par nos soins, Dicko Diaminatou Sangaré ne dit pas le contraire. Elle admet avoir maille à partir avec certains travailleurs. Comme s’ils se reprochaient quelque chose, ces derniers seraient réfractaires aux réformes envisagées pour donner un visage nouveau, voire une nouvelle orientation à son service afin que les travailleurs puissent évoluer dans un cadre sain. Ces changements devraient permettre aussi aux pensionnaires de ne pas souffrir pour leurs dus.
L’atteinte des objectifs qu’elle s’est fixés passe, selon elle, par ces réformes. Depuis lors, les ennemis du changement se livrent à tout pour la détourner de l’essentiel.
Venue dans la boîte en mois d’aout 2019, elle s’est vite attaquée à différentes réformes. Reformes dont selon les observations n’ont pas aussi fait l’objet d’une large communication afin de faire adhérer le maximum de travailleurs. Du coup, des oppositions se sont multipliées. Pensant trouver la bonne formule, elle a procédé à des mutations que certains qualifient d’arbitraires. Ce qui a empiré les choses.
A suivre…
Source : Le Challenger