L’armée burkinabè devrait connaitre dans les jours à venir une refonte. Amener les militaires à s’approprier véritablement les missions qui sont les leurs, tel est l’objectif visé par les autorités locales.
La Commission de réforme de l’armée a organisé, ce mardi 1er mars, une conférence publique pour lancer officiellement ses activités, a-t-on appris d’Alerte Info.
L’armée burkinabè à l’école du civisme.
L’armée burkinabè a été très longtemps secouée par des diatribes. Trop portés sur la gestion du pouvoir d’Etat, les soldats ont délaissé leur rôle premier, celui de défendre les intérêts de la République duBurkina Faso. A la faveur de ce nouveau vent de démocratie qui souffle sur le pays des hommes intègres, la Commission de réforme de l’Armée burkinabé a entamé une démarche pédagogique. Lors de sa conférence de ce mardi, le ministre Augustin Loada a, au nom de l’institution, posé son diagnostic : « La division au sein de la classe politique qui n’arrive pas à réguler les conflits de leadership en son sein et qui a tendance à recourir à l’armée pour arbitrer. La performance socio-économique des régimes civils y compte également pour beaucoup. »
Le conférencier a préconisé la soumission de l’armée au pouvoir civil et qu’en retour, celui-ci garantisse le bien-être des forces de défense et de sécurité. Cette vision est entièrement partagée par Armand Ouali, diplomate à la retraite et ex-député : « Nous devons tous nous remettre en cause et redéfinir les rapports entre pouvoir civil et militaire. »
Notons que la Commission de réforme de l’armée burkinabè a été instituée par le président de la transition burkinabè, Michel Kafando, le 8 décembre 2015. L’ancien chef de l’Etat avait annoncé les couleurs à l’époque : « L’interdiction définitive de l’implication du militaire dans la politique, le renforcement de la responsabilité et de la bonne gouvernance. »
