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Burkina Faso : au moins un mort dans l’attaque d’une gendarmerie près de la frontière malienne

Au moins un gendarme est mort dans l’attaque perpétrée mercredi 3 octobre au soir contre la gendarmerie d’Inata, dans le nord du Burkina, a appris Jeune Afrique de source sécuritaire.

« Je confirme l’attaque. Le bilan provisoire fait état d’un mort et un blessé de notre côté. Côté ennemi, le bilan est en cours d’élaboration », a déclaré sous couvert d’anonymat un gradé de la gendarmerie contacté par Jeune Afrique le jeudi 4 octobre, au lendemain de l’attaque. Selon l’officier, celle-ci est terminée et un ratissage de la zone est en cours.

Un peu plus tôt dans la matinée, une autre source sécuritaire avait affirmé que la gendarmerie d’Inata avait été prise d’assaut par des individus armés non identifiés.

« Le poste de gendarmerie d’Inata a été attaqué à 20 h 50 dans la nuit du 3 au 4 octobre, par des hommes armés venus à bord de véhicules et de nombreux engins à deux roues. Le bilan définitif fait état d’un mort et de dégâts matériels importants. (…) Selon nos informations, le nombre d’assaillants a atteint la quarantaine », avait indiqué ce porte-parole, ajoutant qu’un renfort de combattants terroristes avait auparavant été identifié, quittant Kourfadji pour Inata.

Une zone touchée par des enlèvements à répétition

Située dans les environs, la mine d’or d’Inata, qui a produit près de 75 000 onces d’or en 2016, a été reprise en février 2018 par Balaji Group. Basée au Ghana et dirigée par l’influent homme d’affaires indien Akoliya Patelb, l’entreprise détient également la mine d’or de Kalsaka, dans le nord du Burkina.

Le 23 septembre dernier, trois employés du site ont été enlevés par des ravisseurs soupçonnés par les autorités d’appartenir aux groupes jihadistes actifs dans la zone, en l’occurrence l’organisation l’État islamique dans le Grand Sahara (EIGS) et le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM). Deux jours plus tard, huit soldats des Forces antiterroristes burkinabè ont par ailleurs péri dans l’explosion d’un engin artisanal près de Baraboulé, dans la province du Soum (également frontalière avec le Mali).

 

C’est le troisième cas d’enlèvement d’expatriés au Burkina Faso. En avril 2015, un Roumain du nom de Iulian Gherghut, qui officiait comme responsable de sécurité pour le compte de Pan African Minerals – propriété du milliardaire australo-roumain Frank Timis, alors détenteur du permis d’exploitation du gisement de manganèse de Tambao (nord) – avait également été enlevé par des jihadistes du groupe Al-Mourabitoune, lié à Al-Qaïda. Trois ans et demi plus tard, il est toujours en captivité.

En janvier 2016, un couple australien, le Dr Kenneth Elliott et son épouse Jocelyn, établis depuis plus de quatre décennies dans la région où ils possédaient une clinique, a été enlevé à Djibo. Jocelyn Elliott avait été libérée après quelques semaines de détention, mais son époux demeure entre les mains du groupe jihadiste Ansar Eddine, dirigé par l’ex-chef rebelle touareg malien Iyad Ag Ghaly, qui a revendiqué l’enlèvement.

Un deuxième front à l’Est

La région du Nord, frontalière avec le Mali et le Niger, est le théâtre d’attaques jihadistes régulières depuis le premier trimestre 2015. Mais depuis plusieurs mois, l’Est est également en proie à des attaques récurrentes. Lundi 17 septembre, des hommes armés ont enlevé un missionnaire italien, Pier Luigi Maccalli, dans le sud-ouest du Niger, avant de prendre la fuite vers le Burkina.

 

À l’Est également, les autorités sont confrontées à l’émergence d’un nouveau front terroriste. Depuis février 2018, ce sont pas moins de 22 attaques qui ont frappé la région. À chaque fois, le modus operandi est le même, et les cibles identiques : attaque contre des convois de l’armée au moyen d’engins explosifs improvisés, et destructions de symboles de l’État – gendarmerie, postes forestiers, commissariats.

Jeune Afrique

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