Retour à la case prison pour l’ancien président péruvien Alberto Fujimori, 80 ans. Mercredi 3 octobre 2018, la Cour suprême a annulé la grâce qui lui avait été accordée à Noël dernier, et a ordonné son arrestation immédiate malgré les protestations de la famille Fujimori. Pour l’heure, l’ex-chef d’Etat est hospitalisé.
Avec notre correspondant dans la région, Eric Samson
En pleurs, l’ancienne candidate présidentielle Keiko Fujimori a indiqué que ce mercredi était l’un des jours les plus tristes dans la vie de sa famille.
Fille d’Alberto Fujimori et leader du parti Force populaire, Keiko Fujimori estime que son père est victime d’une vengeance politique. Considérant la résolution injuste et inhumaine, elle a annoncé que sa famille fera appel.
Son frère Kenji, grand architecte de la libération de son père, a lui aussi indiqué qu’il luttera contre la résolution de la Cour suprême dans toutes les instances légales et politiques.
Pas le droit à une grâce humanitaire
Dans la nuit, Alberto Fujimori a été interné dans une clinique de Lima, où la police judiciaire s’est aussitôt rendue. Le juge de la Cour, Hugo Nuñez Julca, a en effet émis un ordre de capture contre l’ancien président.
L’annulation du pardon concédé par l’ex-chef d’Etat péruvien Pedro Pablo Kuczynski fait suite à la demande présentée par trois membres des familles des victimes des massacres de Barrios Altos et La Cantuta, dont Fujimori était considéré comme l’auteur intellectuel.
Leur argument, soutenu par la Cour interaméricaine des droits de l’homme, était qu’Alberto Fujimori n’avait pas droit à une grâce humanitaire, n’étant pas moribond.
RFI