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BOUBACAR KEITA PARLE D’UN MORCELEMENT ILLEGAL A MISSABOUGOU : “C’est un non-événement”

Le maire de la Commune VI, Boubacar Kéita, ne mesure pas la gravité de sa décision de morceler les 5 hectares sur les 25 hectares 89 ares 41 centiares réservés d’utilité publique par le gouvernement suivant la décision 2018-085/MHU devant servir de site pour la construction de la station d’épuration de Missabougou. “C’est un non-événement. Je donne carte blanche aux conseillers et autres citoyens de me dénoncer à la justice”, a-t-il fulminé lors de la session extraordinaire du 21 novembre dernier.

 

Jeudi 21 novembre. Les conseillers de la Commune VI du district de Bamako étaient invités à prendre part à une session extraordinaire sur la rue marchande de fin d’année. Après avoir épuisé les sujets au rôle, le 1er adjoint au maire, Ténémakan Koné, a demandé à l’assistance d’intervenir sur le morcèlement du site du projet de construction de stations de traitement des boues de vidange, financé par la Banque africaine de développement (Bad) à plus de 20 milliards de F CFA.

Sans mauvaise volonté, l’élu du Mouvement patriotique pour le renouveau (MPR), Ténémakan Koné souhaitait attirer l’attention des conseillers sur l’union sacrée autour du maire dans l’épreuve difficile qu’il traverse.

Dans son raisonnement, il a été appuyé par d’autres conseillers pour gagner une gestion transparente à la tête du conseil communal. Mais le hic dans cette histoire a été l’intervention du maire Boubacar Kéita. Le maire a tout de suite bondi sur ses conseillers. Pis, il se dit serein. “Ce sujet est un non-événement pour moi. Je donne carte blanche aux conseillers et autres citoyens de dénoncer à la justice. Je sais que ce n’est pas une infraction”, dira-t-il.

La réaction de l’ex-maire délégué de Magnambougou, Moussa Traoré, ne se fera pas entendre. “La procédure n’a pas été du tout respectée. Le plan devrait être soumis à une délibération du conseil communal. Après délibération, le maire devrait faire le dossier en quelques copies et envoyer au domaine et au gouvernorat. Les techniciens procèdent alors à une analyse. Ce travail est suivi de l’envoi du dossier au maire tout en le sanctionnant par une décision. Aucune de ces procédures n’a été respectée. Alors on ne peut pas parler de respect dans ce cas. D’ailleurs, lors de la session du 28 octobre, cela avait été reconnu…”.

En tout cas, malgré la plainte pour morcèlement illégale et enrichissement illicite, le maire ne semble pas mesurer les conséquences de ses actes administratifs. Pourtant, une bonne partie de son morcèlement se trouve dans le Schéma directeur d’assainissement de Bamako (SDAB) actualisé. Un projet prioritaire de construction de deux stations de dépotage et de traitement des boues de vidange à Bamako.

Le projet est initié par la Somapep-SA avec l’appui financier de la Banque africaine de développement. Conformément à la procédure d’étude d’impact environnemental et social (EIES) au Mali et à la politique opérationnelle en matière d’EIES de la Bad, le projet est classé dans la catégorie 1 de la typologie des projets sujets à étude d’impact environnemental et social.

Il vise à intégrer les préoccupations environnementales dans la planification à laquelle la ville de Bamako fait face. Selon les études, la capitale fait face à des défis liés à son développement (démographie galopante, taux d’urbanisation d’environ 4,77 % par an) et au manque d’infrastructures d’assainissement adaptées. Le coût du projet s’élève à plus d’une vingtaine de milliards de F CFA sur la période 2017-2025.

Au cours des deux prochaines phases du projet 2022-2026 et 2027-2032, le système évoluera progressivement vers la construction de réseaux d’eaux usées et de stations d’épuration affiliées, cette évolution se fera au fur et à mesure de la mutation vers l’assainissement collectif en remplacement des systèmes individuels actuels. Concernant l’eau, il est affirmé que le gouvernement a adopté le programme présidentiel d’urgences sociales d’accès à l’eau potable dont l’objectif fondamental est l’accessibilité physique et financière de la ressource en eau.

C’est pour cela, dira-t-il, d’importants travaux ont été entrepris, conformément aux schémas directeurs d’approvisionnement en eau potable de la ville de Bamako et de l’intérieur notamment les localités de Kabala, Kayes, Kati, Koutiala et Sikasso.

Lire la suite sur L’Indicateur du Renouveau

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