Récompensée de sa très belle CAN 2018 par une nomination pour le trophée de meilleure joueuse africaine, qui sera décerné le 9 janvier prochain, l’attaquante de l’AS Mandé Bassira Touré (28 ans) se confie sur cette distinction et sur ses objectifs.
Vous venez d’être nominée pour les CAF Awards dans la catégorie « Meilleure joueuse africaine ». Comment le vivez-vous ?
Je le vis bien. J’ai très bien préparé la CAN. Je me suis réellement entrainée. D’abord en groupe, avec l’équipe, et après j’allais seule à la salle de sport. Plusieurs fois, je me suis sentie à la limite maladive, mais dès que je me reposais je repartais de plus belle. Cette nomination ne surprend pas, c’est la juste récompense de mes efforts.
Vous avez échoué à une marche de la Coupe du monde. Forcément déçues ?
Nous avons compris. Nous voulions vraiment participer à la Coupe du monde en France, mais, malheureusement, nous n’avons pas réussi à nous qualifier. C’est dommage. Mais nous avons digéré cela et nous nous sommes dit que nous avions fait notre possible. Nous étions contentes que pour la première fois le Mali atteigne les demi-finales. Nous pouvons en être fières.
Qu’est qui a fait la différence entre vous les trois premières équipes ?
La préparation. Ces trois équipes ont joué des matchs internationaux afin de mieux se préparer. Lorsqu’elles sont entrées dans la compétition, elles avaient beaucoup de fond. Par contre, pour nous, plus la rencontre avançait, plus il était difficile de tenir. Nous ne pouvions même plus faire de bonnes passes. Cela est dû à la préparation. Mais cela ne relevait pas de nous.
En dépit de votre talent, vous êtes une des rares à ne pas être professionnelle. Quels sont vos objectifs ?
J’espère décrocher un contrat. Toutes celles avec lesquelles je suis nominée sont des professionnelles. Je suis la seule « locale ». Mon seul objectif est d’obtenir un contrat qui me permette de vivre de ma passion.
Avez-vous un agent ?
À la fin de notre rencontre contre le Cameroun, une de ses attaquantes est venue me voir. Impressionnée par mon jeu, elle m’a demandé où je jouais. J’ai répondu le Mali. Elle n’arrivait pas à croire que je n’étais pas encore passée professionnelle, avec mon talent, ma vitesse et mon abnégation. Elle a appelé son agent, qui est venu assister à notre deuxième rencontre. Il a également apprécié mon jeu et est en négociation actuellement avec mon président de club.