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Banques : LE BOOM DE LA MONéTIQUE AU MALI ET EN ZONE UEMOA

Son offre a connu une évolution fulgurante en l’espace de quelques années. Si on comptait à peine une vingtaine de banques connectées en 2007, le GIM-UEMOA a permis, de nos jours, à 105 institutions de se connecter

banque malienne solidarite bms saDans le paysage bancaire du Mali et de l’UEMOA, la monétique connaît un essor incontestable ces dernières années. La monétique (monnaie électronique), selon le directeur des moyens de paiement de la BNDA, Oumar Haïdara, est l’ensemble des moyens techniques et des traitements électroniques, informatiques et télématiques permettant la gestion automatisée des transactions monétaires et des transferts de fonds monétaires.

Apparue dans les années 1960 (BankAmericard), la monétique est un métier relativement nouveau qui a d’abord pris son essor dans le monde bancaire pour ensuite trouver une application dans d’autres secteurs. Ainsi dans le secteur bancaire, son objectif est d’utiliser les moyens électroniques plus sécurisés pour effectuer les transactions bancaires qui nécessitent traditionnellement la manipulation d’espèces ou de moyens scripturaux et/ou un déplacement aux guichets des banques. Elle propose également des services supplémentaires grâce aux nouvelles possibilités offertes par l’évolution technologique et scientifique.
La monétique est surtout connue à travers l’offre de cartes magnétiques et le service des guichets automatiques bancaires. Elle n’a vu le jour au Mali et dans l’UEMOA que beaucoup plus tard. Jusqu’à un passé très récent, l’activité était très timide. Les banques qui proposaient une offre de cartes se comptaient au bout des doigts à cause du coût très élevé des investissements, du niveau de développement très faible des nouvelles technologies dans notre zone et surtout des télécommunications
Dans un premier temps, la monétique a permis la gestion dématérialisée des chèques et a rendu possible la banque à distance, grâce aux virements électroniques. Elle est également à l’origine de l’essor des cartes de paiement (cartes bancaires de crédit ou de débit) d’abord en introduisant la carte à puce, ensuite, en permettant la création de réseaux de paiement internationaux qui ont succédé aux systèmes de paiement avec signature. Plus récemment, la monétique a permis l’émergence de systèmes de paiement complètement dématérialisés.
Dans un second temps, la monétique a créé la monnaie électronique qui n’est rattachée à aucun compte de banque. En fonction de sa position vis-à-vis du système bancaire, elle peut être privative ou interbancaire. Elle est privative lorsque le système mis en place par la banque ne peut être utilisé que par ses propres clients n’ayant pas la possibilité d’utiliser des systèmes similaires mis en place par des confrères. D’autre part, il existe deux sortes d’interbancarité : nationale et sous – régionale

Evolution fulgurante. La monétique est un métier relativement nouveau. Au Mali, jusqu’à la moitié des années 2000, on comptait à peine quatre banques disposant d’une offre monétique. Ces banques n’avaient aucune interconnexion directe. La seule alternative dont elles disposaient était la connexion aux émetteurs internationaux comme VISA et MASTERCARD. Cette solution coûtait très chère et le potentiel de la demande ne justifiait pas toujours l’offre.
Grâce aux services délégataires, l’offre monétique a connu en l’espace de quelques années une évolution fulgurante dans l’UEMOA et au Mali. Ainsi, si on comptait peine une vingtaine de banques connectées en 2007, le GIM-UEMOA, de nos jour, a permis à 105 institutions de se connecter dont 45 grâce aux services délégataires.
Aujourd’hui, 13 banques ont une offre monétique au Mali contre 4 en 2007. La 14ème, bien que récemment créée a déjà engagé son projet monétique. Cinq (5) des 13 banques ont bénéficié des services délégataires du GIM-UEMOA. Il faut souligner que l’utilisation de la carte est véritablement entrée dans les mœurs aujourd’hui, et elle est surtout orientée vers l’activité de retrait d’espèces. Ce qui a permis aux banques de relever un certain nombre de défis comme : le désengorgement des guichets des banques, l’amélioration de la qualité du service, l’offre d’un service de proximité aux clients, la réduction des charges liées au cash et au chèque. Elle a permis entre autres de dégager la fonction de caissier pour plus développer le métier de conseiller de clientèle et de commercial plus valorisant pour les agents. Le parc de guichets automatiques bancaires (GAB) est estimé à plus de 3000 dans la zone UEMOA dont plus de 300 au Mali.
Par ailleurs, grâce à la mutualisation des coûts, les services interbancaires permettent aux banques de l’UEMOA d’accéder facilement à l’interopérabilité internationale et d’offrir à leurs clients des cartes à l’international (Visa et Mastercard) avec possibilité de retraits et paiements dans le monde entier et de paiements sur Internet. Grâce toujours à l’interopérabilité internationale, les banques peuvent également permettre à des touristes d’opérer sur leurs parcs de guichets automatiques. Dans ce processus, l’on commence à enregistrer des offres de services innovants de plus en plus variées comme le versement sur GAB, le transfert d’argent sur GAB, le virement qui permet à un client de virer de l’argent de son compte vers le compte d’un autre client en toute liberté, le paiement de factures.
Soucieuses d’améliorer le taux de bancarisation encore assez bas dans l’UEMOA, les banques ont décidé de mettre à profit la technologie des cartes pour amener la population à ouvrir un compte bancaire. Pour cela, elles comptent développer l’offre de cartes prépayées pour relever le défi de l’inclusion financière.
En effet, les cartes prépayées permettent aux usagers de disposer de tous les avantages et services offerts par une carte sans devoir ouvrir de compte et cela avec moins de contraintes administratives et financières. La carte prépayée sera rendue encore plus attractive en y adossant les services bancaires les plus proches des préoccupations des populations et en la rendant immédiatement disponible.
Tout comme dans le cas de l’offre délégataire, le GIM-UEMOA a décidé d’accompagner les banques qui le souhaitent pour émettre des cartes prépayées à partir de sa plateforme mutualisée.
Dans le cadre du développement du paiement électronique par carte, le GIM-UEMOA, concomitamment au déploiement des TPE a ouvert un projet visant à proposer des terminaux virtuels adaptés à certains secteurs marchands.
Les membres connectés au GIM-UEMOA ont généré en 2014, en interbancaire un flux d’environ 3,9 millions de transactions (pour un montant d’environ 260 milliards de Fcfa) contre à peine 100.000 en 2009 (pour un montant de moins de 5 milliards). La même tendance est observée au Mali : environ 15% de ces transactions soit 455.000 y sont effectués. A la BNDA par exemple, il a été enregistré au même moment plus de 1,7 millions de transactions – retraits privatifs et interbancaires confondus – pour un montant de plus de 86 milliards de Fcfa contre 0,6 millions en 2009 pour environ 29 milliards de Fcfa.
Parallèlement au parc de guichets automatiques, le GIM-UEMOA a mis en place, grâce à son Centre de traitement commerçant (CTC) un service de paiement permettant de doter les commerçants de Terminaux de paiement électronique (TPE) afin qu’ils puissent accepter des paiements par cartes bancaires, Visa et Mastercard. Présentement, le parc est estimé à plus de 1500 TPE au sein de l’UEMOA dont plus d’une centaine au Mali. Ainsi, les clients qui disposent de carte GIM peuvent payer directement des marchandises et des services chez tout commerçant équipé de TPE GIM dans la zone UEMOA. Cela leur évite ainsi la manipulation d’espèces avec son corollaire de contraintes (faux billets, transport de fonds, braquages, etc.) Au delà des commerçants, les banques installent des TPE au niveau de leurs agences bancaires pour des besoins de dépannage.
La solution GIM-ONLINE permet d’accepter les paiements par internet à l’aide des cartes GIM-UEMOA, GIM-VISA et GIM-Mastercard, des cartes étrangères Visa et Mastercard. La plateforme de paiement en ligne du GIM-UEMOA, quant à elle propose, en fonction de l’activité et des besoins, aussi bien des transactions financières (paiement en ligne, paiement des droits de douanes, des impôts, paiement des factures, etc.) que des transactions administratives (consultation de solde, consultation des relevés de comptes, demande de carte).

L’offre MOBILE. Le taux d’équipement de nos populations en téléphone portable représente un support idéal pour l’inclusion financière. D’où l’objectif des banques de le mettre à profit pour augmenter la bancarisation desdites populations. Il s’agit d’offrir une véritable solution bancaire sur le téléphone portable pour augmenter de manière significative le taux de détenteurs de moyens de paiement électronique. Le succès story de MPESA dans le domaine du mobile-banking au Kenya est permanemment cité comme référence. Présentement, on note quelques initiatives des banques pour monter des projets de mobile-banking.
Le GIM-UEMOA a déjà sa solution GIM-MOBILE prête pour éventuellement interconnecter les différentes solutions des banques et proposer à celles qui n’en ont pas d’héberger les leurs. Pour l’instant, étant donné qu’il est vierge, le terrain est surtout occupé par les opérateurs de télécommunication qui proposent ça et là des solutions de monnaies électroniques servant surtout à des opérations de transfert et de plus en plus à des opérations de paiement et d’opérations bancaires à travers un partenariat avec certaines banques notamment au Mali.
En perspective, les banques entendent vulgariser les services à valeur ajoutée sur les cartes bancaires, développer l’offre prépayée, le paiement par cartes, offrir des solutions de Mobile-banking. En outre, elles entendent développer l’utilisation du téléphone portable en complément aux supports existants ; vulgariser le MPOS (Mobile Point Of Sale – TPE sur téléphone portable), développer l’usage de la carte magnétique et des TPE/MPOS dans le circuit de paiement des Etats (gouvernements), réaliser la convergence carte-mobile.

F. MAÏGA

source : Essor

 

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