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Les veuves au Mali, un combat quotidien pour la survie

Les veuves constituent une couche très vulnérable dans notre pays. Elles sont confrontées à plusieurs problèmes dans la société. Certaines d’entre elles se retrouvent souvent seules à s’occuper des enfants sans moyens de subsistance suffisants, sans soutien de la famille du défunt, elles doivent lutter pour leur propre survie et celle des enfants. Contrairement aux veuves des civiles, certaines veuves de militaires se réjouissent aujourd’hui de l’assistance que les autorités actuelles leur apportent.

Être veuve très jeune n’est le souhait d’aucune femme mais parfois la vie impose ses propres réalités. Elles sont nombreuses, au Mali, les femmes qui perdent très tôt leurs conjoints et se retrouvent seules à s’occuper des enfants orphelins de père.

Fatoumata Sanogo est une veuve vivant à Bamako qui se trouve dans cette situation très compliquée. Depuis le décès de son mari, elle vit seule avec ses sept enfants dans une maison en location. « Je me débrouille seule en location avec nos sept enfants. Payer les frais de scolarité, le loyer et avoir à manger ce n’est pas du tout facile pour nous », se lamente-t-elleLa veuve Sanogo regrette le manque d’assistance vis à vis d’elle et ses enfants. « Quand tu demandes aux proches, le maximum qu’on te donne c’est 2000F autrement dit le prix de condiments d’une journée. Sachant qu’on doit payer le loyer, l’électricité et l’eau, c’est vraiment compliqué pour nous. »

Différentes localités, même réalité

Fanta Traoré est une veuve vivant à Yorosso dans la nouvelle région de Koutiala. Assise à côté de ses enfants, et d’une voix tremblotante, elle en appelle aux bonnes volontés pour assister les veuves. Elle indique qu’elle n’a personne pour l’aider à nourrir les enfants. « Je fais face à plusieurs problèmes actuellement. Seul le jeune frère de mon défunt mari est ici et il a plusieurs charges également. Ce que je fais pour prendre soin de mes enfants sont : la lessive dans les différentes familles, piler le mil et plusieurs autres petites activités », nous confie-t-elle.

Dans la ville de Bandiagara, la situation n’est pas du tout reluisante pour les veuves. Elles souffrent et manquent de soutiens à la hauteur des difficultés. Tout de jaune vetue, le coude droit sur la cuisse et la tête soutenue par la main Assitan Kassogué a perdu son mari lors d’une attaque terroriste dans son village. Aujourd’hui avoir les trois repas journaliers pour cette mère de famille est un parcours du combattant.

Des petites activités pour survivre

A Kayes certaines veuves vivent également dans une situation préoccupante. C’est le cas de Fanta Diabaté qui s’est occupée toute seule des enfants depuis près de 20ans. « J’ai perdu mon mari il y a de cela 17 ans quand notre fils n’avait qu’un an. Si tu n’as personne pour te soutenir c’est compliqué. Perdre son conjoint n’est pas du tout facile pour la femme dans notre société », regrette-t-elle.

Au Centre du pays notamment dans le cercle de Youarou, les veuves sont parfois obligées de se lancer dans les petites activités génératrices de revenus pour pouvoir nourrir les enfants.

Djeneba Djinta demande aux autorités mais aussi aux bonnes volonté de ne pas oublier les veuves et les orphelins car selon elle, il est difficile de prendre soin convenablement des enfants sans une assistance. « Je vis réellement dans des conditions très difficiles. Mon mari était un fonctionnaire. Nous avons eu deux enfants ensemble. Après son décès nous avons payé plus de 50 000F pour régulariser ses papiers sans succès », confie-t-elle.

Un tout autre constat pour les veuves de militaires

Contrairement aux premières femmes citées, les veuves des militaires quant ’à elles, vivent « décemment ». La présidente de la Fédération des Associations des veuves de militaires et paramilitaires du Mali se réjouit des conditions de vie des veuves des militaires.

Mme Keita Djeneba Keita affirme avec sourire que les quelques 900 veuves du camp militaire de Kati sont bien entretenues par les autorités. « De nos jours nous pouvons dire Dieu merci nous sommes satisfaites. Depuis que notre fils Assimi Goita est devenu président nous n’avons pas eu de problèmes. Nous accédons à la pension et à la nourriture. Dans le temps, nous avons vécu plusieurs problèmes mais maintenant on peut dire Dieu merci. » affirme la présidente de cette fédération.

Enfin il est important que nous prenions tous conscience que l’assistance des veuves durant les épreuves est une affaire qui nous concerne tous. Elles ont besoin de plus de considération et d’assistance pour créer un meilleur avenir pour les orphelins.

Source: Studio Tamani 

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