«Non à la vie chère», «Nous voulons juste vivre», «une Transition réussie équivaut à une baisse du tarif des denrées alimentaires» sont quelques messages inscrits sur les pancartes que brandissaient hier les manifestants du Front populaire contre la vie chère. Bandeau rouge sur le front, ils se sont dirigés vers la Primature vers 11h pour porter leurs doléances aux plus hautes autorités.
Sur place, la présidente du Front populaire contre la vie chère a lu un mémorandum avant de le remettre aux collaborateurs du chef du gouvernement.
«Nous avons un seul sujet important et urgent : la vie chère. Aujourd’hui, dans nos marchés, tout est cher. Les prix de l’huile, de la farine alimentaire, du haricot, de la viande, du poisson ont augmenté sans aucune raison. Nous ne sommes pas un front contre un gouvernement, nous sommes juste un peuple laissé à son triste sort», a déclaré Mariam Koné.
Une des doléances du Front populaire contre la vie chère est la levée d’interdiction de l’importation du poulet et de la viande de bonne qualité. Toute chose, selon lui, qui permettra d’alléger le prix de cette denrée. «Nous sommes fatigués, c’est pourquoi nous demandons à tous les Maliens de se mobiliser contre la vie chère», a lancé Amara Kaba Diakité du Mouvement, rappelant qu’une rencontre avait eu lieu la veille avec le ministre de l’Industrie et du Commerce et celui du Travail, de la Fonction publique et du Dialogue social. «Ces deux ministres ont assuré que la baisse des prix des denrées alimentaires fait partie des priorités du gouvernement. Ils ont promis de tout faire pour que cela se réalise dans une semaine», a dit Amara Kaba Diakité.
Malgré les assurances données par les deux membres du gouvernement, le Front populaire contre la vie chère a, tout de même, décidé de maintenir son sit-in devant la Primature. Pour Sory Ibrahima Sissoko, un chef de famille qui a pris part à la manifestation, ce sit-in a pour but d’interpeller tout le monde sur la vie chère aujourd’hui au Mali. «La viande coûte moins cher en Côte d’Ivoire qu’au Mali, un pays à vocation pastorale dans la sous-région. Cela n’est pas admissible. Toutes les couches sociales sont touchées aujourd’hui par cette situation», a-t-il déploré.
C’est la première fois que Hélène Argidame, mère de famille, participe à une manifestation. «Cette situation me tient à cœur. Les prix de toutes les denrées alimentaires sont à la hausse, le panier de la ménagère est vide», a-t-elle exprimé. «Ce sont les femmes qui subissent le plus cette situation. Nous vivons dans des grandes familles où tout le monde regarde celle qui prépare. C’est un stress insupportable pour les ménagères», a renchéri une autre mère de famille qui a requis l’anonymat.
Les responsables du mouvement ont été reçus par le conseiller technique chargé du développement social à la Primature, Chaka Diarra. «Ils ont fait le tour de table sur les questions relatives à la cherté de la vie, les coûts exorbitants des denrées de première nécessité. «Nous n’avons pas pu rencontrer le Premier ministre cependant, son représentant a promis de remettre le document à qui de droit», a détaillé Aïssata Bocoum, une responsable du Front.
«Nous sommes un mouvement de veille, et nous attendons une semaine comme promis par le ministre de l’Industrie et du Commerce pour faire baisser les prix», a confié Aïssata Bocoum, ajoutant que le Front populaire contre la vie chère reste mobilisé jusqu’à ce que ses doléances soient satisfaites pour le bonheur du peuple malien.
Oumar SANKARÉ