Le Président de la transition, Bah N’Daw, a effectué une visite de trois jours en France sur invitation de son homologue français, Emmanuel Macron. Entre la France et le Mali, les feux ne sont pas très au vert. Donc, des pilules indigestes peuvent être proposées au menu, lors du tête-à-tête des deux Hommes. En plus, un autre élément sera un catalyseur : la santé du Président malien n’est plus de fer.
Après son forfait et son audace d’interdire officiellement toutes actions militaires de la force Barkhane sans l’aval des Autorités maliennes, des Diplomates et des Hauts Gradés de l’Armée française ont fait des va-et-vient entre Paris et Bamako pour faire fléchir le vieux ‘’Kadhafi’’ malien, Bah N’Daw. Ancien soldat, tenace et rigoureux et ferme, le Président de la transition continue de se rappeler des belles époques où rien ne le faisait trembler, pas même le Président Général Moussa Traoré dont il était l’ancien Garde du corps. Sa notoriété et sa bravoure qui lui ont valu le mérite d’être désigné comme personne intègre et de grande vertu découlent de ces traits de caractères ci-cités. Mais, Héraclite, Philosophe antique, nous enseignait que« la seule réalité c’est le changement ». De cette époque à nos jours, beaucoup d’eau ont coulé sous le pont et les Responsabilités ne sont plus les mêmes. Actuellement, il n’est plus celui à qui on donnait des ordres à exécuter sans se poser des questions. Il est le Président d’une République à bord de l’abime et du précipice, la disparition est presqu’imminente, sa situation sécuritaire, économique et sociale est telle que le moindre refus d’appui technique et financier d’une puissance comme la France peut le mettre longtemps à genou. Justement, pour la France, le Mali est une ancienne colonie avec laquelle entretenir une coopération fructueuse au plan stratégique. Des indépendances à nos jours, la France n’a ménagé aucun effort pour éliminer et effacer tous ceux qui se dressent comme obstacles contre ses intérêts stratégiques et économiques. Certains Présidents et Hommes d’Etat ont payé cher pour leur résistance. Donc, ni rien ni personne ne peut empêcher la France de bénéficier de ses droits dans ses anciennes colonies. L’ancien Guide libyen en est une illustration récente. Et Bah N’Daw le sait, mais cherche un peu de répit pour gagner la confiance du Peuple à travers quelques sorties à l’encontre des intérêts de la France. Le fait de ne pas se précipiter à se rendre en France est un autre comportement bénéfique en sa faveur. Mais le temps est venu pour l’élève Bah de regagner la classe pour apprendre les leçons et les conduites à tenir pour les quatorze mois à venir s’il veut avoir la chance et la santé d’achever le reste de son mandat à la tête de la Transition en cours. La maitresse, la France, est moins souplesse et pas d’humeur à accepter un quelconque comportement outrancier à son égard.
Un pied dans les chênes, une partie de l’esprit pour …
Officiellement, lors de cette visite, les échanges ont porté sur la coopération entre les deux pays, la mise en œuvre des Accords d’Alger, le prochain sommet du G5 Sahel. Mais tout ne sera pas officiellement dit. Les non-dits resteront l’objectif réel de cette visite. Ce qui inquiète davantage, c’est le silence autour de cette visite du Président de la transition en France. En temps normal, lors des visites des Présidents a l’Elysée, les communiqués fusent à chaque instant et donnent des détails ; mais, cette fois-ci, les réalités semblent changer. Pour quelle raison ? S’interrogent certains observateurs. Dans les faits, ces mêmes observateurs dégagent deux hypothèses plausibles.
La première, est que, pour être Dirigeant d’un pays africain de surcroit francophone, il faut être obligatoirement initié ou appartenir aux sociétés secrètes qui gouvernement le monde, Or, notre vieux Colonel, aujourd’hui Président de la République, est nouveau dans le domaine. Pour l’instant, les médias retiennent sa première visite en France pour renouer les Relations séculaires et amicales entre les deux pays.
La seconde est qu’une feuille de route contenant des propositions fortes lui est faite, en contre partie d’un bilan de santé permanent et un suivi médical régulier pris en charge par la France. Dans le cas contraire, rien ne lui sera garanti de la part de la France, et tout peut être utilisé pour lui ou contre lui.
Mettre les cartes sur table
Les promesses de la France ne finissent jamais. Lors de son séjour à Paris, des promesses vont être faites au Président de la Transition, Bah N’Daw. Parmi celles connues jusque-là, il y a une prolongation de la Transition et un soutien indéfectible de la France à celle-ci et à son Président. Donc, désormais, le Peuple n’est ni concerté ni consulté sur son avenir. Celui-ci se décide ailleurs par d’autres personnes qui ne cherchent qu’à défendre leurs intérêts propres. Le Président français, e. Macron, vient ainsi de montrer sa prédominance sur le nouveau venu des Présidents africains francophone. D’ailleurs, on peut caricaturer cette relation par : « tant que tu fais ce que je te dis, tu auras ce que tu demandes ». En somme, la France et son Armée demeurent au Mali tant qu’existe une seule pépite d’or ou une graine de coton dont la France a besoin. La coopération Nord-Sud, dans un contexte de mondialisation, est un mécanisme qui dépasse la capacité des Etats africains et de leurs Dirigeants.
B.M
Source : Le Point