Les jeunes de l’association « SIGUIDA LAKANA » et sympathisants de Badalabougou, hostiles à l’implantation du siège du G5 Sahel au Mess des Officiers, ont organisé une marche de protestation sur l’itinéraire Palais de la Culture -Mess des Officiers, le vendredi 5 juillet 2019 dernier. Comme celle du 14 juin 2019 passé, cette manifestation a été violemment réprimée par les forces de l’ordre. En fait, outre l’usage avec des gaz lacrymogènes à l’excès, il y a eu aussi des actes de vandalisme qui ont été remarqués chez les éléments de forces de l’ordre à travers une vidéoamatrice sur la toile. Un fait qui continue de susciter de l’indignation totale au sin de l’opinion publique.
Le siège du G5 Sahel fait toujours l’objet de dissensions entre les Habitants du Quartier Badalabougou abritant le siège et les Autorités du contingent militaire ouest-africain. L’annonce d’une nouvelle relocalisation après les discussions intervenues entre la Primature et les manifestants semble ne pas convaincre les populations dudit quartier. Et, pour une énième fois, le vendredi 5 juillet dernier, les jeunes de l’association « SIGUIDA LAKANA » et sympathisants de Badalabougou étaient encore devant le siège de l’institution pour manifester leur mécontentement. Cette manifestation, une fois encore, s’est transformée à une véritable chasse à l’Homme, mais a servi aussi d’opportunité pour certains éléments des forces de l’ordre en charge de rétablir l’ordre sur les lieux de se livrer à des actes de vandalisme.
Ladite marche n’étant pas autorisée, les forces de l’ordre étaient en principe chargées de disperser les manifestants pour éviter un attroupement au tour du siège du G5 Sahel.
La manifestation est d’autant plus incompréhensible dans la mesure où le Gouvernement a décidé, en Conseil des Ministres, de la délocalisation du siège du G5 Sahel conformément à la promesse faite par le Premier Ministre Boubou Cissé après la manifestation du 14 juin 2019. Une décision pourtant vivement saluée par les organisateurs de ces manifestations.
Seulement que depuis l’annonce de la relocalisation du siège du G5 Sahel dans une zone militaire, les Riverains constatent de nouveaux investissements en matière d’installation dans ledit siège. Ce qui, à l’avis des manifestants, ne présage aucun départ rapide. Raison pour laquelle cette manifestation a eu lieu. Il faut le rappeler, lorsque la Primature avait convaincu les populations à ne plus manifester, celles-ci avaient averti par prudence qu’au cas où les dispositions ne seraient pas prises, de nouvelles manifestations doivent avoir lieu.
À en croire le Ministère de la Sécurité et de la Protection Civile, le bilan de cette manifestation est de 37 blessés, 7 véhicules des forces de l’ordre endommagés et 25 personnes interpellées.
La curiosité de cette manifestation reste la vidéo-amateur qui circule sur les réseaux sociaux où l’on voit certains éléments de nos forces de l’ordre s’attaquer aux biens des Riverains et des passants. Ces éléments filmés étaient en train de briser les vitres des voitures au grand dam des manifestants. «Suite à cette manifestation, il nous a été donné de constater, dans une vidéo-amateur, circulant sur les réseaux sociaux, des Agents de l’ordre endommageant des véhicules d’autrui », mentionne le communiqué du Ministère de la Sécurité rappelant tout de même que « le maintien de l’ordre est une école de tolérance ». « Cet acte regrettable de certains éléments des forces de l’ordre fait l’objet d’une enquête ouverte par l’Inspection de la Police Nationale. Ses auteurs seront identifiés et subiront toute la rigueur de la loi », a indiqué le même communiqué.
C’est là, il convient, aujourd’hui, de s’interroger sur le rôle même de nos forces de l’ordre. À maintes reprises, il a été question de violence quand il s’agit de maintenir ou de rétablir l’ordre dans la ville. Maintiennent-elles de l’ordre ou sont-elles instigatrices du désordre au cours des manifestations?
K. Komi
LE COMBAT