Le Bureau exécutif du Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA) a tenu, le dimanche 27 février 2022, à Kidal une réunion extraordinaire pour faire le point de la situation actuelle du Mouvement et du Pays en vue proposer les actions idoines à court et à moyen termes.
À l’issue de cette réunion, le mouvement politico-armé de l’honorable Mohamed Ag Intalla appelle le Chef de l’État et le gouvernement à clarifier leur position quant à la mise en œuvre de l’accord d’Alger.
À la surprise générale, le HCUA qui se voulait souverainiste et unitariste contrairement au MNLA (Mouvement national de libération de l’Azawad) dit réitérer son attachement « à l’unité et au droit à l’autodétermination du peuple de l’Azawad».
Or à notre connaissance, c’est la première fois que le HCUA, affiche une telle revendication autonomiste pour ne pas dire séparatiste.
Né le 9 mai 2013 de la fusion de la double dissidence des séparatistes du MNLA et des islamistes d’Ansardine – de son vrai nom Jum,a Ansar Al-din al-salafya- (le HCA- Haut conseil de l’Azawad- et le MIA – Mouvement islamique de l’Azawad), le Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA) était l’un des mouvements armés le plus cohérents quant à son combat pour l’unité nationale et l’intégrité territoriale du Mali.
Le jour de sa fondation, son président Mohamed Ag Intalla avait clairement dit que son mouvement « appuierait tous les efforts en vue de trouver par le dialogue une solution politique négociée à la crise que traverse l’Azawad. (…) »
Parlant du HCUA, il dira que « c’est un mouvement pacifique qui ne réclame pas l’indépendance d’une partie du nord du Mali et est contre toute idée de partition. (…) Nous sommes également contre le terrorisme. Nous voulons mettre ensemble tous les fils touaregs du Nord et les autres frères pour faire la paix avec le Sud, avec tous les Maliens. »
Alors la question est : qu’est-ce qui a poussé le HCUA à revendiquer aujourd’hui la partition, la séparation d’avec la mère patrie ?
C’est pourquoi la réunion extraordinaire du HCUA est surprenante. En effet, les demandes de clarifications aux autorités de la Transition quant à la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger, au-delà de leur caractère irrévérencieux, n’apparaissent que comme une belle poudre aux yeux, de jolis prétextes pour se délier de ses engagements fondateurs : défendre la cause d’un Mali un et indivisible.
En esquivant et en surfant sur ces engagements premiers d’œuvrer à l’unité et à la cohésion, l’honorable Mohamed ag Intallah tente de rompre tout lien avec la Nation en dehors de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger. Aussi on comprendra qu’il brandisse l’autodétermination comme son nouveau cheval de bataille et se fait porte-parole d’un prétendu « peuple de l’Azawad».
Si chaque terroir national était le creuset d’un peuple, combien de peuples constituerait la nation malienne ? Non, le Mali est un Peuple, un seul peuple comme l’indique notre devise.
Non chaque terroir abrite certainement une communauté, mais aucune dominance communautaire ne peut être pris pour un peuple. Donc c’est par abus, et pour les besoins d’une cause qu’il sait perdue d’avance que le HCUA utilise le terme peuple.
PAR SIKOU BAH
Source : Info-Matin