Dans le sillage de la célébration du 8 mars couplée à son 24è anniversaire, la Coalition des associations et ONG féminines du Mali (CAFO) a organisé une journée d’échanges avec les femmes rurales. La rencontre a eu lieu à Koursalé et a été consacrée aux effets du changement climatique sur l’autonomisation de femmes.
Pour la circonstance, le chef de cabinet du ministère de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable et la présidente de la CAFO, Mme Oumou Touré, avaient fait le déplacement.
Pour la présidente de la CAFO, la femme rurale doit être placée au cœur des politiques publiques pour un vrai changement dans la vie de ces femmes et également de nos sociétés. C’est pourquoi, la CAFO a décidé d’organiser une journée d’échanges avec les femmes rurales des douze villages du Mandé sur le thème « effet du changement climatique sur l’autonomisation de la femme ».
« Nous savons que depuis un certain temps, le concept de changement climatique a envahi les espaces de débats à tous les niveaux (régional, national et international). C’est le gaz à effet de serre qui participe à la destruction de l’atmosphère, spécialement de la couche d’ozone. Cette dégradation engendre l’augmentation des températures et la modification du climat sur l’ensemble de la planète dont les effets se font sentir sur la femme rurale », a expliqué la patronne de la CAFO.
Toujours selon elle, la majorité des femmes des pays du Sud vivent continuellement dans la pauvreté et l’inégalité. Et ce sont les femmes qui sont frappées par la crise climatique. Au Mali, les paysannes produisent plus de 70% de la nourriture. A cause de leur statut, elles vont chercher de plus en plus loin le bois. Ce qui alourdit encore leurs tâches domestiques.
Par ailleurs, la perte des ressources en eau, la désertification, la rareté des terres cultivables obligent les gens à partir car leurs territoires ne produisent plus assez de nourriture à cause du changement climatique. Ce sont les femmes et les enfants qui souffrent le plus de cet exode. « C’est à ce titre que nous dirons que le changement climatique accentue les inégalités, car par manque de moyens, ces femmes s’adonnent à des activités non classiques pour obtenir de la nourriture. D’où la perte d’autonomie. Nous savons que dans la zone d’ici, avec l’orpaillage, la vente des terres joue sur l’autonomie des petits producteurs dont les femmes. C’est donc la raison pour laquelle la CAFO pense que les femmes rurales doivent jouer un rôle central dans la défense des écosystèmes forestiers et agricoles », a développé Mme Oumou Touré.
Pour Mme Adaizatou Maïga, conseillère du PDG de PMU Mali, qui avait également fait le déplacement, le thème choisi par la CAFO est d’un brûlante actualité et a toute son importance du fait qu’il porte sur la femme rurale dans un environnement sujet à des changements dont les effets impactent leurs activités.
Le chef de cabinet du ministère de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable a vivement salué cette initiative de la CAFO qui va permettre aux femmes de la zone du Mandé de mieux se préparer à affronter les effets du changement climatique.
F. NAPHO
Source : L’Essor