Les ministres de la Culture, de la Jeunesse et des Sports des États membres de l’Union africaine ont créé le 17 juin dernier à Addis-Abeba, au siège de l’UA, la Commission africaine de l’audiovisuel et du cinéma (AACC). Cette institution spécialisée de l’Union africaine était attendue de longue date par les professionnels du continent, annonce un communiqué de presse de la Fédération panafricaine des cinéastes (FEPACI).
Cette création est le résultat d’efforts concertés, ajoute le communiqué, menés par le gouvernement du Kenya, la Fédération panafricaine des cinéastes avec à sa tête notre compatriote Cheick Oumar Sissoko, comme secrétaire général, et les principaux pays producteurs de films dont le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la République démocratique du Congo, le Ghana, le Mali, le Nigeria et au Zimbabwe entre autres. La mise en place de l’AACC a été préconisée pour la première fois par le conseil exécutif de l’UA à Maputo, au Mozambique, en 2003.
La Commission africaine de l’audiovisuel et du cinéma (AACC) sera responsable de la promotion de l’évolution rapide de l’industrie audiovisuelle et cinématographique africaine. Elle doit créer les structures appropriées aux niveaux national, régional et continental, renforcer la coopération entre les États africains dans le domaine de l’audiovisuel et du cinéma. On attend d’elle aussi, qu’elle contribue à promouvoir l’utilisation des expressions audiovisuelles et cinématographiques comme facteurs de développement rapide, de création des emplois, d’intégration, de solidarité, de respect des valeurs et de compréhension mutuelle afin de favoriser la paix, de véhiculer une image positive de l’Afrique et prévenir les conflits.
Les statuts de l’institution spécialisée nouvellement créée seront examinés lors d’une réunion extraordinaire de la sous-commission Culture des ministres africains au début de septembre 2016, avant d’être examinés par les ministres des affaires juridiques et de la Justice en octobre d’ici 2016.
L’industrie de l’audiovisuel et du cinéma pèse 5 milliards dans le PIB continental et emploie environ 5 millions de personnes. Avec la poussée actuelle de son développement, cette industrie devrait croître à plus de 20 millions d’emplois et peser quelque 20 milliards dans la contribution annuelle du PIB.
L’AACC fait partie d’un écosystème de 5 programmes qui mobilise 410 millions dans les fonds du programme pour la promotion de cette industrie au cours des cinq prochaines années. Ces ressources seront levées à la fois par le secteur privé et public et seront mises en œuvre principalement par le secteur privé.
Enfin, conclut le communiqué, les gouvernements et les communautés économiques régionales (CER) ont la responsabilité d’intégrer les activités sectorielles de l’industrie du cinéma et de l’audiovisuel dans leurs stratégies prioritaires économiques et sociales afin de donner les bons signaux pour la mobilisation des ressources.
Synthèse
Y. DOUMBIA
Source : L’ Essor