Une forte pluie diluvienne s’est abattue, hier, jeudi 16 mai, sur la ville de Bamako. En plus des dégâts matériels et des perturbations de la circulation déplorée par endroits, un communiqué officiel fait état d’un bilan provisoire de deux blessés et une quinzaine de morts, dont 6 à Niamakoro, 6 à Kalaban-Coro, 2 à Missabougou et 1 à Faladié.
Commencée vers 3H30 MNS du matin, notre capitale était sous une forte pluie durant toute la matinée d’hier jeudi. Dans un communiqué rendu public, Ministère des Transports et de la Mobilité Urbaine, déclare officiellement que les hauteurs des pluies recueillies font état de 58,1mm pour le Centre-ville de Bamako ; 138,3mm à Sotuba, en Commune I ; 48mm à Sénou, en Commune VI. Et à Katibougou, il a été enregistré, selon le même communiqué, 23,2mm des hauteurs de pluies entre 03H30 et 08H du matin. «Le Ministre des Transports et de la Mobilité Urbaine demande aux populations d’être vigilantes et appelle les usagers de la route au respect strict des consignes de sécurité », lit-on dans le communiqué.
Un moment après, un autre communiqué du Gouvernement a annoncé, vers 10 h, un bilan provisoire de deux (2) blessés et 15 personnes décédées, dont 6 à Niamakoro, 6 à Kalaban-Coro, 2 à Missabougou et 1 à Faladié. Des biens ont été également submergés à Banconi, Daoudabougou, Bacodjicoroni, Tièbani, Kabala, Yirimadio, Kalaban-coura et à Sotuba selon la même source officielle avant d’affirmer que des équipes de recherche et de sauvetage sont d’ores et déjà sur le terrain pour porter secours aux populations en détresse.
Consécutive à une période caniculaire, ces derniers jours où il faisait trop chaud, surtout au sein des fidèles musulmans en jeun du mois saint de Ramadan, cette forte pluie a également coupé le sommeil dans certains quartiers du District de Bamako. Précisément, dans les habitations riveraines des flux d’eau. «Depuis 4 H, nous n’avons pas dormi. La pluie a été très forte. Beaucoup de nos matériels ont été emportés » a témoigné une habitante de Missabougou avant de nous montrer la hauteur qu’avait atteinte l’eau à notre arrivée sur les lieux. « Absents dans plusieurs rues, les caniveaux d’évacuation des eaux sont tous obstrués par les déchets et autres. Il faut que les autorités prennent des dispositions qui s’imposent avant que la saison hivernale ne soit bien débutée », a-t-elle renchéri.
Habillé en chemise bleu clair et toute mouillée, M. Diabaté, aidé avec deux de ses jeunes frères, nettoie l’intérieur de son Taxi stationné devant sa maison. «L’eau avait atteint une hauteur inimaginable dans la rue et même dans nos chambres. Nous avions exporté tout le contenu de la chambre pour les assécher. L’eau est entrée jusque dans mon taxi et avait atteint le niveau de la direction», a-t-il expliqué.
Selon certaines réactions recueillies sur place, le mur de clôture du chantier de l’échangeur au niveau du quartier de Yirimadio serait la source principale du blocage et de l’écoulement normal des eaux.
Mêmes réactions sur les artères. Les usagers de la route étaient confrontés à des voies impraticables dans plusieurs autres quartiers notamment sur la route de Ségou ; précisément, entre le marchéde Yirimadio et le Stade 26 MARS. « Je viens de quitter Yirimadio en laissant plusieurs dizaines de véhicules bloqués par le débordement des eaux. Ici c’est la même chose. Je pense que le problème est au niveau du plan de l’urbanisation de la ville. L’eau n’a pas d’espace suffisant pour faire sa course. Donc, elle déborde forcement», a déploré un motocycliste à Bougouba, vers l’ancien QG de la MINUSMA, où les eaux avaient aussi envahi la route.
À Kalaban-coura, selon nos informations, plusieurs familles ont vu leurs cours complètement prises par les mares d’eau. Des véhicules ont été renversés, certains en plein centre-ville de Bamako.
La fourniture d’électricité a, aussi, connu des perturbations. Ce, dans plusieurs quartiers dont Kalaban Coro, Kalaban-coura, Daoudabougou, Faladié, Niamakoro, Sogoniko, Les Halles de Bamako, Magnambougou, Banankabougou, Missabougou, Bougouba, Sotuba, Korofina-sud, Djélibougou, Moribabougou, Soulemanebougou et sur le pont Woyowayanko de Djicoroni. «L’EDM-SA travaille à la reprise de la fourniture de l’électricité et présente ses excuses à sa clientèle pour les désagréments découlant de cette situation occasionnée par les réseaux anarchiques dans plusieurs quartiers», a aussi,rassuré la Direction de la structure en charge de l’électricité.
Seydou Konaté
LE COMBAT