Ils viennent entériner un plan de sortie de crise mais un accord entre le pouvoir malien et l’opposition semblent pourtant loin. Cinq chefs d’Etats africains en exercice – le Nigérian Muhammadu Buhari, le Sénégalais Macky Sall, l’Ivoirien Alassane Ouattara, le Ghanéen Nana Afuko-Addo et le Nigérien Mahamadou Issoufou – seront jeudi au Mali pour appuyer les efforts de la médiation de la Cédéao (Communauté des Etats africains de l’Ouest), alors que le président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) est contesté depuis plusieurs semaines.
Au climat d’exaspération nourri depuis des années par l’instabilité sécuritaire dans le centre et le nord du pays, le marasme économique ou une corruption jugée endémique, est venue s’ajouter l’invalidation par la Cour constitutionnelle d’une trentaine de résultats des législatives de mars-avril, considérée comme l’élément déclencheur de la crise actuelle.
Pas de consensus
Le 10 juillet, une manifestation contre le pouvoir à l’appel du Mouvement du 5-Juin (M5-RPF), la coalition hétéroclite qui réclame avec vigueur la démission d’IBK, a dégénéré en trois jours de troubles meurtriers à Bamako, les pires dans la capitale depuis 2012. Le calme est depuis lors progressivement revenu.
Une crise politique qui inquiète les alliés et les voisins du Mali, et notamment les membres de la Cédéao. Une délégation de l’organisation intergouvernementale a émis une série de recommandations. Elle propose notamment la nomination d’une nouvelle Cour constitutionnelle qui serait chargée de régler le litige autour des législatives, ainsi que la mise sur pied d’un gouvernement d’union nationale. Une feuille de route bien reçue par les partis de la majorité présidentielle malienne, mais rejetée par l’opposition, qui réclame le départ du président. En signe d’apaisement, le mouvement a toutefois annoncé une “trêve” des manifestations jusqu’à la grande fête musulmane de l’Aid al-Adha, prévue le 31 juillet.
Jeudi, les cinq présidents africains rencontreront leur homologue malien puis conjointement l’influent imam Mahmoud Dicko – figure emblématique de la contestation – et les dirigeants du Mouvement du 5-Juin (M5-RFP).
Le 10 juillet, une manifestation contre le pouvoir à l’appel du Mouvement du 5-Juin (M5-RPF), la coalition hétéroclite qui réclame avec vigueur la démission d’IBK, a dégénéré en trois jours de troubles meurtriers à Bamako, les pires dans la capitale depuis 2012. Le calme est depuis lors progressivement revenu.