Comment les historiens vont-ils juger le récit de la chute de Mouammar Kadhafi ? Alors, le ‘’cadavre exquis’’ de Kadhafi, pourquoi inquiète-t-il tant encore ?
Il en est de l’assassinat du libyen Kadhafi, comme d’autres qui ont été commandités, soit approuvés et autorisés sur une feuille de route tracée par des occidentaux. Des moyens financiers et militaires ont été mis en branle. Déclenchant des succès et aussi des erreurs. Comme dommages collatéraux, où on évoque le ‘’service après-vente’’ non assuré. La mort brutale de Kadhafi ne fut pas seulement une tragédie domestique. Il fut un tyran post- colonial qu’on en dise, acculé par des siens hors de son palais.
Son régime finissant fut un catalogue de barbarie avec un fanatisme religieux en embuscade. Kadhafi a joué les catégories de populations les unes contre les autres. Quand la chute fut proche, les éléments de la guerre civile étaient en place. Le pire n’est jamais à exclure, voilà ce que l’on a retenu de la chute de Kadhafi. Il fit jouer tous les ressorts en sa position comme capacités de nuisance pour tous ses ennemis du dedans comme du dehors. Des ennemis dans les pays voisins ont saisi ce moment nécessaire pour la recomposition politique. Voilà ce qui est arrivé au Mali.
- L’affaire Sarkazy relancée. Faut- il s’attendre à d’autres exemples sur le continent?
Kadhafi n’était pas un président ordinaire. Il s’était invité à des tables et avait reçu à sa table bon nombre de chefs d’Etat et des grands de ce monde. Il avait la politique de ses moyens et joua de ses moyens (financiers) pour s’assurer services et fidélités. On lui était redevable si bien, que lorsqu’on appris, après lui, la mort brutale d’un de ses exécuteurs financiers parmi les plus reconnus, cela fit des vagues. Kadhafi savait ‘’arroser’’ comme on le dit sous d’autres cieux jusqu’à rendre ‘’vénal’’ le plus récalcitrant.
Ainsi devenait-on un de ses inconditionnels. En son temps (1974), celui que l’on appela ‘’gorge profonde’’ indiquait aux deux journalistes du Washington post lors de l’affaire dite du Watergate, ‘’suivez la trace de l’argent…’’. Ainsi est-on remonté jusqu’au bureau ovale de Richard Nixon pour la suite que l’on connait. Sarkozy, c’est un rappel de 11 citations dans des affaires judiciaires. 2 non poursuites ou non lieux dont l’affaire Bettencourt.
L’ancien avocat, Sarkozy sait surfer sur les vagues judiciaires. Aujourd’hui, il est mis en examen, placé sous contrôle judiciaire. L’Etat libyen l’accuse de corruption passive, recel de fonds libyens et utilisation de fonds dans la campagne présidentielle de 2007. De quand date le lien brise ? Lorsque son régime fut harcelé de l’intérieur et soutenu par la France de Sarkozy, assiégé, Kadhafi interpella Sarkozy pour lui demander pourquoi il lui ‘’faisait ça à lui’’ ? Sarkozy répondit que parce qu’il n’avait pas tenu parole… (est-ce l’affaire des achats non conclus des Rafales par Tripoli ?
Modibo KOLAKALI.
Le Véridique