Suite à l’assassinat de Ramata Diarra, enfant albinos à Fana, de violentes manifestations ont éclaté dans la ville, 24 h après, des arrestations de manifestants sont en cours dans la Commune rurale de Guégnéka. Le président de la Société civile serait parmi les incitateurs à la violence.
Les manifestants du jour ont saccagé plusieurs infrastructures de la localité. Outrepassée par cet acte odieux, la population de Fana s’est prise à la gendarmerie et la mairie qui sont les symboles de l’Etat dans cette localité. Les privés n’ont pas échappé à la vindicte populaire. L’hôtel Campement le Relais, l’hôtel « le Cotonnier » et les bars ont presque tous été saccagés. De même, le véhicule de la gendarmerie et le véhicule personnel du Sous- Préfet ont également été brulés. Pour incitation à la violence, nos sources indiquent que le président de la société civile de Fana, Lamine Dembélé dit Guélékoun Badian, une personnalité très influente qui serait à l’origine des manifestations pour la levée du poste de gendarmerie, a été arrêté et conduit à Bamako. L’activiste Mamadou Diarra dit MC de la Radio Dafina, président CDR de Fana à lui aussi été interpellé ainsi que des dizaines de manifestants par les forces de l’ordre. La ville de Fana est pour le moment sous le contrôle des forces de l’ordre et de sécurité venues en renfort.
L’assassinat de Ramata Diarra est la goute d’eau qui a débordé le vase. Depuis le début du mois de mars la population assiste à des cas d’assassinat restés impunis. C’est contre les forces de l’ordre que la population s’est soulevée avec l’assassinat de Ramata Diarra. Les assassinats deviennent monnaies courantes dans le cercle de Dioila. Le 10 avril dernier, une femme (dite folle) et son enfant ont été décapités dans la même ville et les deux femmes d’un muezzin froidement abattues par un jeune à Wacoro le samedi 17 mars.
Abou Kamara
Les Echos