Le Comité national pour le salut du peuple (CNSP) et les syndicats de l’éducation ont poursuivi, hier au Prytanée militaire de Kati, les négociations qu’ils avaient entamées la semaine dernière. Ce troisième round des négociations a essentiellement porté sur l’application de l’article 39 de la Loi 007 du 16 janvier 2018 portant statut du personnel enseignant des enseignements secondaire, fondamental et de l’éducation préscolaire et spéciale, la reprise des cours et la tenue des examens de fin d’année scolaire 2019-2020. Sur ces différentes questions, le 2è vice-président du CNSP, colonel Sadio Camara et les leaders des syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016 ont eu une discussion sans passion mais où chacun a tenté d’apporter les arguments pour convaincre l’autre partie.
À l’issue des échanges, nous a confié un cadre du ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, le CNSP, appuyé par les techniciens des ministères en charge de l’Éducation nationale, du Dialogue social, du Travail et de la Fonction publique, de l’Économie et des Finances et du budget national, a formulé des propositions sur la base des réalités économiques actuelles de notre pays.
Celles-ci ont trait à la Covid-19, à la suspension des aides budgétaires, à la rareté des ressources internes et aussi à l’embargo imposé par la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) à notre pays et la nécessité de répondre à des exigences incompressibles.
Notre source a aussi précisé que le CNSP a proposé l’alignement et le paiement des arriérés de 2020 sur les salaires du mois de novembre 2020, le paiement de la moitié des arriérés de 2019 sur les salaires de décembre 2020 et le paiement de l’autre moitié des arriérés de salaires de 2019 sur les salaires d’avril 2021.
En termes clairs, le CNSP veut ramener la moitié des arriérés de salaires de 2019 sur septembre 2021. Le nouvel organe dirigeant a requis plus de compréhension et d’indulgence de la part des syndicalistes en attendant la loi et l’arrêté de mise à disposition des fonds pour l’application de l’article 39.
Les syndicalistes ont rejeté en bloc toutes ces propositions. Ils exigent même le paiement intégral des arriérés de 2019 sur les salaires de décembre prochain, l’alignement sur les salaires de ce mois-ci, les arriérés de 2020 sur les salaires de novembre 2020.
Puisque les positions achoppaient sur le calendrier de paiement, les négociations ont été suspendues.
« Après 3 jours de négociations (vendredi, lundi et mardi) à la demande du CNSP, nous avons de la peine à comprendre que le CNSP veut décaler l’application de l’article 39.
Alors que nous sommes dans une phase de concrétisation et non de négociation. L’article 39 est un acquis qui ne se négocie pas. En tout cas, notre mot d’ordre de suspension des activités pédagogiques et de fermeture des structures de l’éducation est maintenu jusqu’à l’application complète de l’article 39», a expliqué Adama Fomba, porte-parole des syndicats de l’éducation.
Pour le syndicaliste, le budget nécessaire à l’application de l’article 39 est bien disponible mais les enseignants ne savent pas ce que les autorités veulent faire de ce fonds. Il a aussi rassuré sur la disponibilité des syndicats de l’éducation à trouver les solutions idoines afin de mettre fin à la crise scolaire qui n’a que trop duré.
Le colonel Sadio Camara a promis de rendre compte des conclusions de ce 3è round au président du CNSP, colonel Assimi Goïta.
Sidi Y. WAGUÉ
Source : L’ESSOR