Hier farouche opposant à IBK, aujourd’hui, le ministre de la Jeunesse et de la Construction citoyenne, M. Amadou Koita est devenu le porteur mallette du Président de la République. Au point qu’il lui demande d’être candidat à sa propre succession, souhait formulé lors de la rentrée politique de son parti, le PS-Yeleen Kura dans la première région. Le fait-il par conviction après tous les propos qu’il a tenus à l’encontre d’IBK ? Serait-il prêt à aller à l’Opposition si le peuple ne renouvelait pas son bail avec son candidat ?
La politique est devenue une profession pour certains, à telle enseigne qu’ils sont prêts à piétiner la Bible, le Coran, la morale, l’éthique pour assouvir leurs ambitions personnelles. Qui ne se rappelle pas des diatribes vexatoires de M. Koita contre le régime qu’il vénère aujourd’hui ? Il a traité, en son temps, IBK de Président sans vision, sans programme qui fait un pilotage à vue à la tête du pays. Sur le plateau d’Africable Télévision, il ne s’est nullement gêné d’exhiber à la face du monde un livret comme étant le programme très ambitieux du Président IBK pour le Mali. M. Koita n’a pas tari d’éloges pour le Président de la République qu’il a d’ailleurs estampillé du label du plus grand patriote. Nombreux sont les téléspectateurs d’Africable, à penser que c’est d’ailleurs grâce à ce débat politique et du fait qu’il a défendu IBK, qu’il a été récompensé du titre de porte-parole du Gouvernement en lieu et place du Ministre du Commerce Abdel Karim Konaté. M. Koita, auréolé du titre de porte-parole, devient ivre de joie au point de se prendre aussi pour le porte-parole du RPM et supplier IBK à se porter candidat à sa propre succession. Amadou Koita est, malheureusement, à l’image de la plupart des jeunes leaders politiques qui ne sont convaincus de rien et qui sont seulement mus par leurs intérêts du jour. Cette jeunesse peut-elle être une alternative crédible à la gestion de la vieille garde ? La réponse semble être non au regard du comportement de « ces jeunes » qui ne se sont pas montrés à hauteur d’ambition. Pour rappel, s’il y a une bonne note à donner à IBK durant son quinquennat, c’est celle d’avoir fait la promotion de la jeunesse : deux Premiers ministres et plusieurs ministres dans les différents gouvernements qui se sont succédé. Mais rares sont ceux qui ont convaincu car ils ont brillé par leur médiocrité et leur frivolité.
En définitive, sous l’ère démocratique, on aura tout vu sur la scène politique malienne. La presque totalité des acteurs se sont discrédités, en faisant de la politique la profession des hommes et des femmes sans éthique ni vision.
Youssouf Sissoko
Source: infosepte- Mali