En Algérie, le président Bouteflika dissout le DRS, le Département du renseignement et de la sécurité, après avoir mis à la retraite, il y a quelques mois, celui qui l’a dirigé pendant un quart de siècle, le général Toufik. Akram Kharief, journaliste spécialiste des questions de défense, animateur du blog Secret difa est notre invité Afrique Soir. Comment interpréter cette dissolution aujourd’hui ? Est-ce une reprise en main par la présidence des affaires sécuritaires ?
« C’est une reprise en main totale de l’appareil de renseignement par la présidence et c’est aussi la dissolution de ce qui était ‘l’État dans l’État’ dans les années 1990 et une partie des années 2000. Le DRS avait, pour des raisons pratiques de lutte contre le terrorisme à l’époque, eu une période d’hypertrophie qui a duré une quinzaine d’années et où ses éléments gagnaient aussi bien en nombre qu’en pouvoir. (…).
Il y a eu un facteur déclenchant officiel qui a été l’attaque terroriste d’In amenas, donnant un prétexte au président pour opérer des changements de l’appareil anti-terroriste du DRS. Il y a eu cette rupture avec le clan présidentiel à cette même période alors que le DRS entamait des poursuites et des investigations sur des cas de corruption, essentiellement dans le pétrole et parmi les proches du président Bouteflika (…) Cette décision est tout à fait paradoxale (…) à un moment où le président est plus faible physiquement et mentalement. Il y a une sorte de no man’s land… Le clan présidentiel est en train de créer un véritable vide autour du président… ».
Source: RFI