En Algérie, le gouvernement refuse depuis le début de la grève des médecins résidents, (l’équivalent des internes en France), il y a sept mois, de négocier avec eux tant qu’ils n’ont pas mis fin à leur mouvement. Vendredi, ces médecins résidents qui réclament notamment un réaménagement du service national et du service militaire ont décidé de faire un geste, en suspendant momentanément leur grève à compter du dimanche 24 juin.
Cette grève a paralysé le système de santé public pendant plus de sept mois. Les médecins ont gelé leur mouvement pour « témoigner » de leur « bonne volonté » selon un communiqué qu’ils ont diffusé.
« On est en grève depuis le mois de novembre 2017. C’était au début une grève cyclique, puis c’est devenu une grève illimitée. A la fin elle a abouti à un durcissement, l’arrêt total de toute activité », nous explique le docteur Sadek Hamloui, joint au téléphone. Même les gardes, les urgences, n’étaient plus assurées.
Le ministère, tout en refusant le dialogue, annonçait avoir de nouvelles propositions à faire aux médecins grévistes. Ceux-ci ont donc décidé d’un « gel momentané » du mouvement, « on les met devant le fait accompli, par ce geste, pour essayer de voir ce qu’ils peuvent proposer », poursuit le docteur Hamloui.
Ces médecins ont des revendications «tout à fait légitimes», selon Zeineb Loucini, médecin franco-algérienne et conseillère municipale à Bordeaux. « C’est un secteur, notamment un secteur public qui se trouve en difficulté… et je n’ai pas le sentiment que les instances ministérielles et politiques ont suffisamment écouté. La grève a duré six mois. C’est beaucoup. Il y a eu forcément une répercussion sur la santé du citoyen, ce qui est très dommageable».
«Les confrères algériens sont parfaitement bien formés. Ils ont en charge la santé du citoyen algérien. Ils font bien leur travail, mais peut-être que les moyens qu’on doit leur donner devraient être plus importants », conclut le docteur Loucini qui pense que « les choses peuvent évoluer dans le bon sens. »
RFI