Deux milliards 675 millions de francs CFA, c’est le montant que les partis vont se partager cette année au titre de l’aide publique aux formations politiques. Sur les 200 partis politiques que compte le Mali, 75 ont postulé pour cette aide, 64 ont été déclarés éligibles. Au sein de l’opinion publique, on s’interroge sur la pertinence de cette aide, et certains exigent le durcissement des conditions d’attribution.
Si on ignore encore la répartition exacte du montant à attribuer à chaque parti, cette répartition prend en compte plusieurs critères, explique le secrétaire général du ministère de l’administration qui a donné l’information ce lundi au cours d’une rencontre avec la classe politique. Ces critères d’éligibilité sont relatifs à la tenue régulière de la comptabilité et des instances du parti, sa participation aux élections, le nombre de députés et conseillers municipaux, etc.
Parmi les formations politiques bénéficiaires de l’aide publique 2018, figurent le parti au pouvoir, RPM, la formation du chef de file de l’opposition, URD, ou encore l’ADP-Maliba.
L’attribution de l’aide publique aux partis politiques intervient cette année en pleine campagne électorale. Les formations politiques devraient entrer en possession de cet argent avant le deuxième tour de l’élection présidentielle.
A la date de juin 2015, le Mali comptait 176 partis politiques. A ce jour, plusieurs statistiques non officielles évoquent plus de 200 partis, pour 15 millions d’habitants et 8 millions d’électeurs.
Cette aide aux partis politiques est annoncée au moment où de plus en plus certains Maliens s’interrogent sur son utilité. Selon eux, les partis n’utilisent pas cet argent à l’éducation à la citoyenneté de leurs militants comme exigé par leur Charte. Certains observateurs recommandent le durcissement des conditions d’attribution.
Souleymane Dé, professeur de droit à l’Université de Bamako
Studio tamani