Les acteurs du football malien s’étaient donné rendez-vous ce dimanche 8 octobre au Gouvernorat du District, conformément aux engagements signés par les deux camps opposés de la FEMAFOOT pour dire au revoir à un président très décrié, malgré un bilan sportif relativement honorable et choisir dans le strict respect des textes et en toute transparence le futur sauveur du sport roi malien. Mais, hélas, la montagne a accouché d’une souris. Ce rendez-vous n’aura finalement été qu’un ballet de clash, un spectacle des plus humiliants pour le Mali, et au-delà pour l’image de toute une nation. On se demandait le 7 octobre dernier avec grand espoir, qui des deux candidats occupera le fauteuil laissé par le général Baba Diarra. Mais au finish nous avons eu droit à deux présidents dans un seul fauteuil.
En effet, la journée du dimanche 8 octobre n’a pas suffi aux responsables du football malien de se choisir un président pour diriger la FEMAFOOT. Et pour cause, il y persiste un déchirement, la haine de l’autre, et surtout la course aux intérêts personnels.
Après avoir excédé les superviseurs internationaux (la FIFA et la CAF) qui ont quitté nos murs, malgré leur bonne volonté à concilier les deux camps de la crise, les patrons du foot maliens se sont tourné le dos. C’est ainsi que le lendemain, lundi 9 octobre que le candidat Salaha Babya et son état -major ont animé une conférence de presse à leur base pour expliquer les raisons pour lesquelles l’election a foiré, et pourquoi à leurs yeux elle ne devait pas avoir lieu. Cette rencontre était animée par, Boubacar Monzon Traoré, Aba Mahaman, et Modibo Coulibaly. Pour ceux-ci, l’élection ne devrait pas se tenir pour la simple et bonne raison qu’ « elle a été irrégulièrement convoquée ». Pour eux, l’AG élective ne va pas au-delà de la journée du 8 octobre.
En clair, Salaha et ses camarades ont annoncé que quel qu’en soit la suite des évènements, ils ne participeraient à aucune autre élection au-delà de la journée du 8 octobre pour la raison que le superviseur de CAF et de la FIFA sont rentrée. Ils ont unanimement indexé le président sortant de la FEMAFOOT d’être l’auteur de la situation. Selon eux, le mandat de ce dernier est terminé et cela laisse un vide que les autorités se doivent de combler. En la matière, quand il y a un vide juridique, c’est l’article 51 du statut de la Fédération qui dit que c’est le secrétaire général qui gère les affaires courantes de la FEMAFOOT dans un délai de 60 jours doit organiser une nouvelle Assemblée » dixit Aba Mahaman.
Après ce mauvais épisode de la journée du 8 octobre, le président sortant en rentrant à la maison nous avait confié que les travaux allaient se poursuivre le lendemain, mais de l’autre coté, on nous disait tout sauf la poursuite des travaux. C’est donc le lendemain après-midi que la commission électorale et la FEMAFOOT ont organisée la rencontre cette fois-ci à l’Hôtel Olympe sans le camp de Salaha Baby. Après de longues heures de huis clos, les participants à ces travaux ont validé le rapport du président sortant, avant d’élire le seul candidat présent par 39 voix sur 39 d’électeurs présents pour un collège électoral qui compte 57. Le tout nouveau président a, dans sa toute première adresse lancé un appel à « ses frères Salaha et ses camarades ».
Le lendemain de l’élection de Moumoutou Touré dit Bavieux à la tête de la FEMAFOOT, nous avons appris de source sûre que l’autre candidat avait également été élu suite à une autre élection organisée de son côté. Toute chose qui laissera penser qu’au jour d’aujourd’hui, le football malien a deux présidents pour gérer le bureau de la FEMAFOOT.
Dans la matinée du mercredi 11 octobre, le président sortant, Général Boubacar Diarra dit Baba a passé le flambeau à Moumoutou Touré Bavieux au cours d’une rencontre organisée à la FEMAFOOT. Après la signature du procès-verbal en trois exemplaires, les deux personnalités ont échangé des conseils et des remerciements. En remettant les dossiers entre mains de Bavieux, le Générale a souligné : « je te remets les problèmes entre tes mains ».
Et au moment où nous mettions sous presse des sources très concordantes nous apportait que le candidat des clubs et ligues majoritaires, Salaha Baby entendait organiser une autre passation.
Si cela se réalisait, alors on peut sans nul doute dire rebonjour à la crise.
Mohamed Naman Keita
22 Septembre