La Banque mondiale a rendu public son premier rapport semestriel Africa’s Pulse 2018, ce mercredi 18 avril. C’est depuis Washington, par visio-conférence, qu’Albert Zeufack, économiste en chef de la Région Afrique a décortiqué le contenu du document à la presse francophone d’Afrique. Il était accompagné de Punam Chuhan-Pole, économiste principale et auteur de Africa’s Pulse.
– Un taux de croissance de 5%. En 2018, le Mali a une économie «performante». Car, estime Albert Zeufack, la croissance moyenne en Afrique Subsaharienne est autour de 3,1% en 2018 et devrait s’établir à 3,6 entre 2019 et 2020. Globalement, affirme l’économiste en chef de la Région Afrique, la croissance a rebondi en Afrique Subsaharienne. Mais elle n’est pas assez rapide et nous sommes loin du niveau d’avant la crise économique. Autre bonne nouvelle pour notre pays, le Mali ne fait pas partie des 18 pays africains exposés au risque du surendettement. Mais, ce chiffre ne cesse de croître d’année en année. Car, en 2013, seulement 8 pays africains étaient classés comme étant exposés à un risque de surendettement.
Selon Olivier Beguy, l’économiste principal du bureau de la Banque mondiale au Mali, un certain nombre de facteurs explique cette performance économique du Mali. Il s’agit du dynamisme de son secteur tertiaire, du transport et des télécommunications. Certaines reformes aussi ont joué un rôle dans cette performance économique de notre pays. Il s’agit par exemple, du rôle que joue l’API pour la Promotion des Investissements. Pourtant, malgré un taux de croissance au-dessus de la moyenne en Afrique Subsaharienne, l’économie malienne n’évolue pas pour autant. Car, en 2017, le taux de croissance de notre pays était estimé à 5,3%. Il régresse donc et selon les prévisions de la Banque mondiale, il pourrait chuter à 4,7 en 2019. Olivier Beguy affirme que cela s’explique par une extension des zones de conflits du Nord au Centre. Il faut aussi prendre en compte les risques liés à l’élection présidentielle de juillet prochain.
La première édition d’Africa’s Pulse s’est intéressée aussi au rôle que peut jouer l’innovation pour accélérer l’électrification de l’Afrique Subsaharienne. Punam Chuhan-Pole indique que pour nombre de pays africains, le redressement économique est menacé par les fluctuations des cours et de la production des matières premières. «Cela, explique l’économiste, montre combien il est important que les pays renforcent leur résilience en faisant des stratégies de diversification une priorité absolue». Albert Zeufack conseille: «si elle adopte la technologie et met à profit l’innovation, l’Afrique peut accroître la productivité entre les secteurs et à l’intérieur de ceux-ci, et accélérer la croissance».
Mamadou TOGOLA