Il faut éviter le carton rouge Monsieur le Président
Depuis un certain temps, nombreux sont les Maliens sous tension contre un régime incapable de tenir ses propres promesses. Six ans de gouvernance, six ans de fausses promesses, six ans de mensonges et de trahisons, les Maliens en ont visiblement ras-le-bol. En tout cas si l’on s’en tient à la forte mobilisation derrière le message fracassant de l’imam Mahmoud Dicko. IBK a-t-il compris et appris la leçon. Restera-t-il toujours le fainéant national, qui ne trouve solution à rien ?
Nous n’avons pas concrétisé le 26 mars 1991 (IBK et beaucoup de ses proches n’étaient pas parmi nous comme le témoignerait Tréta un des combattants) pour que nos autorités se complaisent dans la mauvaise gouvernance. Chaque jour et à chaque occasion IBK nous pollue la vie : « je l’ai dit, je le ferai, Inchalah » mais rien. Il peut se payer un avion présidentiel à 20 milliards de FCFA dès les premières heures de son pouvoir mais ne peut pas honorer la promesse faite aux enseignants. Il peut sauver l’année scolaire à coup de diplomatie mensongère mais ne peut et ne sait pas du tout comment sauver l’école malienne. Il peut se vanter de tout faire pour l’armée mais parallèlement il nous amène des « blindés » en carton alors que les soldats tombent chaque jour, le sang coule, le sang coule.
Nous pourrions égrener un chapelet de défaillances et de malversations de ce régime moribond qui profite trop de la sagesse des Maliens. Nous avions d’ailleurs prévenu les Maliens à travers un article : « Dix raisons pour ne pas élire IBK ». Mais puisqu’il est élu ou s’est fait élire, alors nous sommes de ceux qui s’opposent à la destruction de ce pays, le seul qui nous appartient au monde et pour lequel nous avons consacré toute notre vie. C’est pourtant ce qui fait également que nous interpellons aujourd’hui IBK à faire une bonne lecture de la situation globale qui prévaut dans ce pays. Ainsi qu’il sache se soustraire du rang des destructeurs de ce pays. Un président n’est ni Dieu ni un superhomme. Avant lui des présidents ont été déposés quel qu’en soit le prix à payer. Aussi un Président a été sérieusement tabassé dans son palais.
La dynamique en cours est de toute évidence un signal fort à l’endroit du pouvoir en place. Jusque-là les Maliens s’opposaient à certaines prises de décisions et à des exécutants mais pas directement à la personne d’IBK. La révision de la constitution a été ajournée avec l’intensification des contestations via une forte mobilisation, de même qu’un Premier ministre a été contraint à jeter l’éponge. Mais cette fois-ci, les populations totalement agacées ne demandent que la démission du Président incapable de satisfaire quoi que ce soit. Le message est clair : « IBK doit maintenant travailler à construire le Mali » et non poursuivre avec les incantations infructueuses. Trop c’est trop, il faut éviter le carton rouge Monsieur le Président.
Mamadou DABO
Zénith Bale