En juillet-Août 2013, les Maliens avaient cru qu’ils avaient enfin trouvé l’homme qu’il fallait pour sortir le pays de la crise multidimensionnelle dans laquelle le Mali était englué. Force est de reconnaître qu’il y a eu tromperie sur la marchandise.
La Lutte contre la Corruption, une farce qui n’amuse même pas la galerie :
En décrétant 2014, comme l’année de la lutte contre la corruption, le régime ne soupçonnait pas qu’il allait subir la pire humiliation qu’il ne pouvait imaginer lorsque le FMI allait : premièrement, exiger que le Bureau du Vérificateur Général et la Section des Comptes de la Cour Suprême du Mali procède à un audit de l’acquisition de l’aéronef présidentiel et des marchés de fourniture de l’armée ; deuxièmement, suspendre ses décaissements en faveur du pays jusqu’à ce que le régime reconnaisse publiquement (septembre 2014) les faits de corruption avérés ; troisièmement, contraindre le gouvernement d’alors à accepter que des sanctions administratives accompagnées de poursuites judiciaires soient prises à l’encontre des principaux personnages concernés, à savoir : le Ministre de la Défense (Soumeylou Boubèye Maïga), le Ministre chargé de la promotion de l’Initiative privée (Moustapha Ben Barka, par ailleurs neveu du chef de l’ État), la Ministre des Finances (Madame Bouaré Fily Sissoko), le Ministre de la Communication (Mahamadou Camara). Comble de l’ironie, le principal opérateur de cette casse du siècle, n’était autre que le Conseiller spécial du Président de la République, Sidy Mohamed Kagnassy. Peut-on faire faire mieux : placer sous sa propre autorité, au sein même de l’antre de la Présidence, le principal artisan de cette infamie commise à l’encontre du Peuple Malien ! Tous ces faits sont actés dans des documents officiels signés par les Autorités maliennes. Dr IBK, votre magistère demeure et demeurera sans doute le plus corrompu de toute l’histoire du Mali moderne. Car, à ce crime originel, qui a plombé définitivement les ailes d’un magistère prometteur, il faut ajouter, d’autres scandales plus scandaleux encore, à savoir : 1) la gestion opaque des 1250 milliards de la Loi de programmation militaire (2015-2019), le contrat portant sur les engrais dits frelatés, l’acquisition frauduleuse des 1000 tracteurs… Récemment, le régime s’est encore fourvoyé dans l’achat des Super-Tucano et des hélicoptères de combats « cloués au sol » selon vos propres termes, et celui des blindés « en cartons » pour paraphraser l’Imam Mahmoud Dicko.
Force est de constater, désormais, que le régime baigne dans un océan de corruption qui va bientôt engloutir tous ceux qui en sont les commanditaires connus et cachés et tous ceux qui en sont les bénéficiaires. L’heure de la reddition des comptes approche.
Le maître des artifices :
Aucun problème n’est analysé en profondeur. Toutes les questions qui se posent sont abordés de manière superficielle et toutes les solutions envisagées sont des traitements à court terme. Le long terme n’existe pas. Il n’est jamais envisagé. Le Mali s’est vu dépossédé du traitement de la Crise du Nord parce qu’il ne dispose d’aucune vision de comment dénouer cette crise. Il est désormais à la remorque des Nations Unies qui, elles-mêmes sont désormais dans une impasse irrémédiable face à l’aggravation et à la complexification de la crise…
Ousmane Mohamed
Source : Le Poing