La FIFA a réagi le 20 octobre 2016 à une correspondance du président du Syndicat autonome de la Magistrature (SAM) concernant le verdict du TAS sur l’affaire Femafoot contre Yéli et Consorts.
Le 18 octobre 2016, Cheik Mohamed Chérif Koné, président du SAM, a écrit à la Fédération internationale de Football association. Peut-on-lire dans le premier paragraphe de ladite correspondance: «Suite aux échanges avec le ministre des Sports, j’ai l’honneur de vous informer de la bonne disposition du gouvernement du Mali pour l’exécution correcte de la sentence arbitrale, rendue le 04 octobre 2016 dans la procédure arbitrale d’appel entre Monsieur Yéli Sissoko et autres d’une part, et la Fédération malienne de football d’autre part».
Il est écrit au cinquième paragraphe: «le Syndicat autonome de la Magistrature (SAM), qui saura appuyer le ministère des Sports dans toutes démarches allant dans ce sens, veillera à ce que la sentence puisse sortir ses pleins et entiers effets…».
La FIFA a réagi en ces termes: «Dans ce contexte, nous pouvons vous assurer que nous suivons cette affaire de près avec la Femafoot. En attendant, nous vous rappelons que les articles 14, 19 des statuts de la FIFA demandent aux associations membres de gérer leurs affaires de façon indépendante et sans ingérence d’aucun tiers…»
Est-ce que le ministère des Sports et le SAM veilleront à l’application de cette lettre de la FIFA ?
Longtemps soupçonné de mauvaise foi dans la gestion de la crise du football, Housseini Amion Guindo, ministre des Sports, devait s’enquérir de l’évolution du dossier, éteindre le feu et protéger l’intérêt du Mali, au lieu d’opter pour une position. En effet, plusieurs autres lettres de la FIFA et du TAS ont été envoyées au Mali auparavant.
Il est important de signaler que la Fédération malienne de football a déjà interjeté appel devant le Tribunal arbitral suisse. Cette juridiction peut confirmer ou infirmer la décision du Tribunal arbitral du sport (TAS) du 4 octobre 2016. C’est dire que la procédure judiciaire continue et elle est suspensive de l’exécution de la décision du TAS.
Dans la règle de l’art, le ministre des Sports devait rester impartial. Puisque ce n’est pas le mandat de Boubacar Baba Diarra, président de la Femafoot, qui est en cause. Si cela s’avère et que le ministre des Sports et le SAM sont en train d’engager le gouvernement du Mali dans un tel combat, ils risquent d’attirer l’attention de la FIFA à suspendre le Mali. Il s’agit d’un problème de personne que les responsables du football doivent gérer entre eux (voir articles 14 et 19 des statuts de la FIFA). Il serait malheureux que cette affaire aboutisse à une suspension du Mali. On peut ne pas se souvenir des gens qui s’entredéchirent maintenant 100 ans après, mais on se souviendra bien des trophées du Mali 200 ans après. Il est donc impérieux que la paix revienne au sein du football malien qui engrange de bons résultats malgré tout.
Yacouba TANGARA
Source: Le Prétoire