Les transfèrements des détenus, en cours, est loin de faire l’unanimité. Juge instructeur, parents de victimes et associations de défense des Droit de l’Homme, soupçonnent un complot ourdi au sommet de l’Etat.
C’est dans la mi-journée du samedi 12 décembre dernier que le prévenu Amadou Haya Sanogo a été transféré de Sélingué à Manantali. 48 heures auparavant, le Général Yamoussa Camara, pour des raisons de santé, était évacué sur Bamako où il est autorisé à passer la nuit à domicile. Le Colonel Blonkoro Samaké lui aussi peut se réjouir d’être ramené dans la capitale… Ces décisions ne semblent pas faire l’unanimité puisque n’ayant pas toutes la caution du magistrat instructeur.
C’est le samedi dernier en effet que le prisonnier Amadou Haya Sanogo a été transféré à Manantali, en première région. Une décision qui serait motivée par des soucis de sécurité. Il faut dire que la récente libération (politique) de quatre terroristes a donné des idées à de nombreuses personnes proches du dossier Sanogo.
Il nous revient que le détenu lui-même ne se réjouit pas de ce transfèrement puisque l’éloignant de la capitale. A Sélingué, située seulement à une centaine de kilomètres de Bamako, il avait l’opportunité de recevoir plusieurs visites en une seule journée. Située à plus de 200 kilomètres et d’accès difficile, Manantali n’offre pas les mêmes opportunités.
Dans la même veine, le Colonel Blonkoro Samaké a lui aussi été transféré de Dioïla à Bamako. C’est le Général Yamoussa Camara, ex-ministre de la Défense et ex-chef d’Etat-major particulier du président de la République qui peut s’estimer heureux. Pour des raisons de santé, dit-on, il a été non seulement transféré à Bamako, mais aussi, autorisé à passer la nuit en famille.
Ces transfèrements, surtout celui d’Amadou Haya Sanogo surviennent après la visite très controversée du Procureur Général Daniel Tessougué à Selingué. Il s’y serait rendu en effet, en violation de la procédure.
Ces différents mouvements, en tout état de cause, ne font pas l’unanimité. De sources proches du dossier, le juge instructeur Yaya Karembé n’a pas été impliqué à toutes les procédures de transfèrements. Toute chose qui effarouche à l’heure actuelle les défenseurs des droits de l’Homme et les parents des victimes qui crient à un complot visant à libérer, en fin de compte, tous les prévenus. C’est d’ores et déjà la veillée d’armes.
B.S. Diarra