Le procès contre l’ancien président de l’APCAM, Bakary Togola et autres n’a pas toujours connu son épilogue après 5 jours d’audience au cours de cette 2ème session de la Cour d’Assises consacrée aux crimes économiques et financiers. Ainsi, après la journée chargée des travaux du samedi 27 novembre, le procès est finalement renvoyé pour ce matin lundi à 9h. Pour rappel, ils sont accusés d’Atteinte aux biens publics et complicité, faux et usage de faux.
Un dossier très costaud et très attendu de cette session des Assises, est celui de l’ex président de l’Assemblée Permanente des Chambres d’Agriculture du Mali (APCAM), Bakary Togola, et ses coaccusés que sont : Djiguiba dit Ampha Coulibaly, Soloba Mady Keïta, Seydou Coulibaly, Drissa Traoré, Tiassé Coulibaly, M’Piè Doumbia, Alou Dembélé, Mamadou Fomba, Dialla Moussa Dembélé, Bréhima Coulibaly et Mady Keita.
En effet, l’ex patron du monde rural Togola et ses coaccusés répondent de la volatilisation de la somme de 9 milliards sur un montant de 13 milliards de FCFA au détriment de la Confédération des Sociétés Coopératives de Producteurs de Coton du Mali (C-SCPS), sur la période allant de 2013 à 2019. Le procès programmé pour le lundi 22 novembre a finalement commencé le mardi 23 pour des formalités liées aux dossiers de certains accusés. De même, durant ces 5 jours d’audience, tous les accusés, notamment le principal Bakary Togola, accompagnés d’un pool d’avocats, ont nié en bloc les faits à la barre.
« Je ne reconnais pas les faits. J’ai été trahi par trois personnes de mon entourage : Madou Togola, mon comptable, Raymond, le Coordinateur (décédé) et Fadiala Coulibaly. Mon accusation a été la plus grande humiliation de ma vie, j’ai été accusé à tort » s’est défendu Bakary Togola à la barre.
Et de poursuivre en ces termes : « Je suis illettré et je signais tout ce qu’on me soumettait. Cette affaire est une trahison de la part de mon entourage car je ne suis pas instruit. En dehors de mes agents, j’ai été trahi par Boubou Cissé parce que j’ai refusé de signer un papier concernant la montée du prix d’engrais. Il m’a dit : ‘’Tu vas voir’’. Et quelques jours plus tard, j’ai été interpellé au Pôle Economique et Financier ».
Ainsi, ledit procès a été poursuivi jusqu’au samedi 27 dont la journée a été consacrée aux plaidoiries des parties civiles, le réquisitoire du Ministère Public et les plaidoiries des avocats des accusés.
Lors des plaidoiries des avocats de la Défense, Me Ladji Traoré a dit ceci : «Bakary Togola a une grande poche mais pas pour empocher 9 milliards. Le magistrat instructeur n’est pas un expert-comptable. Le Procureur ne veut pas la vérité dans ce dossier. Il a peur de la lumière. Annulez l’ensemble de la procédure pour une nouvelle instruction et libérez tous les accusés sans exception…. ».
Après l’audience de la journée de samedi qui fut chaude , le procès a été suspendu et reprendra ses droits ce lundi matin à 9h.
Le principal accusé, Bakary Togola, a, d’ailleurs, perdu sa maman dans la soirée du vendredi 26 novembre dans son village natal. Comme on le dit, le malheur ne vient jamais seul. Celui qui brillait tout feu tout bois récemment, est aujourd’hui plongé dans un double chagrin, à savoir la perte de sa génitrice et le risque de tomber sous le coup des articles 106, 107, 24, 102, 103 et 104 du Code pénal, pouvant mener à la peine capitale, sinon la prison à perpétuité.
Par Mariam Sissoko
Source: Le Sursaut