La mise en œuvre des actions prévues dans le plan pour la relance durable du Mali, engagé en 2013, le point de la mise en œuvre des engagements des quelques 55 bailleurs bilatéraux et multilatéraux, le processus de stabilisation et de redressement pour un montant global de plus de 3 milliards de FCFA, seront entre autres points au centre des discussions entre le Mali et ses donateurs.
La 5ème réunion de suivi de la conférence de donateurs a démarré le 17 février 2015 à Bamako. Si le commissaire Européen à la gestion des crises, monsieur Criste Styliamides, a félicité le Mali dans sa lutte contre la maladie à virus Ebola, il a demandé aux autorités Maliennes de publier le rapport d’audit de l’achat de l’avion présidentiel et de matériels militaires. C’était lors de la 5e réunion internationale de suivi de la conférence des donateurs, le 17 février 2015 au CICB, en présence du premier ministre Modibo Kéita.
Les partenaires techniques et financiers attendent toujours à ce que nos autorités justifient l’achat de l’avion présidentiel et des équipements militaires. Le Commissaire Européen à la gestion des crises, Criste Styliamides l’a rappelé lors de la 5ème réunion internationale de suivi de la conférence des donateurs. Après le discours du ministre Amadoun Konaté sur certains points à savoir : l’état d’exécution des engagements pris à Bruxelles ; la 4ème réunion tenue à Paris le 30 septembre 2014, le plan de développement en vue des pourparlers d’Alger, le démarrage du 5ème round de ces pourparlers d’Alger, le Commissaire Européen à la gestion des crises est revenu sur les défis qui attendent le Mali. Pour lui, il s’agit entre autres de l’adoption de mesures budgétaires, la publication des rapports d’audit. Sur les défis d’éradication de la maladie à virus Ebola, il a félicité le Mali pour sa lutte menée contre cette maladie, mais a indiqué qu’ils seront satisfaits lorsqu’il y aura zéro cas. D’autres défis qui attendent le Mali restent, à son sens, la menace contre la paix. Selon lui, cela ne peut trouver une solution qu’à travers un accord politique. « Un tel accord est urgent et plus qu’urgent », a indiqué le commissaire Européen. Aussi, il a invité nos autorités à l’installation d’une administration efficiente et des services sociaux de bases. « En ma qualité de Commissaire Européen, le non accès des populations aux services sociaux de bases et leurs éloignements de l’administration sont inquiétants », a dit monsieur Criste Styliamides. Il a demandé une flexibilité de toutes les parties et dira que l’accord ne doit pas durer pour ne pas créer d’autres problèmes. Par ailleurs, le Commissaire Européen a saisi l’occasion pour signifier son soutien à la MINUSMA dont le travail n’est pas facile. Pour le Commissaire Européen, on doit soutenir les forces de la MINUSMA pour qu’elles puissent remplir leur mandat. Par ailleurs, il a invité les autorités Maliennes à accélérer les reformes sur la décentralisation, la gestion des finances publiques, le retour de l’administration. « C’est en cela que le 11ème FED doté de 600 millions d’Euros pourra être signé », a-t-il indiqué. « C’est ensemble que nous allons suivre le progrès. Nous ne pouvons admettre un retard », a fait savoir le Commissaire Européen. Pour ce faire, il a invité toutes les institutions de la République à une participation totale. Le secrétaire d’Etat au Développement de la Francophonie, Annick Girardin, pour sa part, s’est réjoui des 3 axes choisis par le Gouvernement du Mali à savoir : la Sécurité, le Développement et la Justice. Pour elle, le renforcement de la dimension locale des projets et les perspectives des accords de paix seront sur la table de discussion. Selon Annick Girardin, la France a même dépassé ses engagements. Pour elle, il faut une nouvelle méthode de financement et de réforme. Il s’agira, selon elle, de poursuivre les reformes de la justice, l’amélioration du climat des affaires.
Au nom du président de la République et du peuple Malien, le premier ministre Modibo Keita, dans son discours, a signifié la reconnaissance du Mali tout entier aux donateurs. Selon lui, en ouvrant de nouvelles perspectives, le Mali est honoré. « Le Mali est tout à fait reconnaissant de l’extraordinaire mobilisation internationale », a-t-il dit. Pour le premier ministre, cette mobilisation se traduit par cette formule: « ou nous allons nous sauver ensemble ou nous allons perdre ensemble ». Il dira que le Mali s’est engagé à mettre en œuvre tous les engagements auxquels il a souscrit. Selon Modibo Keita, le Mali est conscient des défis mais à ses yeux, ce qui est important, c’est de prendre conscience de ses propres rôles. Par ailleurs, il a rappelé que la conférence se tient à un moment où la sécurité est au cœur des préoccupations. Il a donc souhaité que la séquence qui s’est ouverte aujourd’hui en Algérie soit sanctionnée d’un accord de paix. En outre, le premier ministre a indiqué que tout sera mise en œuvre pour que les immenses efforts ne soient pas vains. « Le Mali s’engage dans une rigueur de gestion des affaires publiques, les reformes de l’administration et de la décentralisation. Cette dernière est une reforme majeure qui doit être soutenue », a-t-il dit.
Fakara Faïnké
source : Le Républicain