C’est un secret de polichinelle que le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, a bénéficié du soutien de taille de ses amis musulmans regroupés au sein du mouvement Sabati 2012, lors de la campagne présidentielle de 2013. Un soutien qui lui a permis de battre largement son adversaire Soumaïla Cissé lors du second tour. Ce choix était motivé, selon ces musulmans, par le fait qu’IBK est le seul candidat qui puisse relever les défis sécuritaires et mettre le pays sur de bons rails.
Mais depuis quelques mois, la désillusion s’est installée sur les visages des religieux qui l’ont soutenu. Aujourd’hui, le divorce est presque total entre IBK et ses amis musulmans. Le dernier congrès du mouvement Sabati 2012, tenu récemment, en dit long sur ce désamour. Ce mouvement, soutenu par l’Imam Mohamoud Dicko et le Chérif de Nioro, ne cache plus sa colère contre IBK. N’étant pas associés à la gestion du pays, les responsables ont indiqué que le mémorandum sur lequel IBK s’est engagé pendant la campagne présidentielle n’est pas appliqué. À en croire plusieurs religieux, le président IBK a trahi ses engagements.
En fait, lors de la cérémonie d’ouverture du congrès de Sabati 2012, l’Imam Mahmoud Dicko n’a pas caché son courroux. Il a ouvertement lancé des critiques contre IBK, en disant qu’il a trébuché, que son bilan n’a pas été élogieux. Abondant le même sens, le président du mouvement Sabati 2012, Moussa Boubacar Ba, a regretté la dégradation actuelle de l’Etat avec la corruption généralisée, la libération des terroristes, l’occupation de certaines localités du Nord par les rebelles.
C’est dire que les religieux qui ont massivement contribué à l’élection du président IBK à la Magistrature suprême ne sont pas sur la même longueur d’onde que lui. Le divorce est-il consommé à jamais puisqu’«il n’y a pas de partage de gâteau» ? La question garde toute son acuité.
Diango COULIBALY
SOURCE : reporter