Yacouba Kamaté, âgé de 56 ans, marié et père d’un vient d’échapper la prison. Accusé d’avoir entretenu des relations sexuelles avec violence sur Fatoumata Kéïta, une aliénée mentale, il a été relaxé par la justice faute de preuve. La Cour a jugé que l’infraction de viol caractérisé n’est pas établie.
La demoiselle Fatoumata Kéïta âgée de 15 ans s’est rendue le 24 juin 2011 dans l’atelier de couture de Yacouba Kamaté sis à Kalaban Coro. Elle avait amené un pantalon pour que celui-ci le raccourcisse. Se trouvant seul dans l’atelier avec Fatoumata Kéïta qui est faible d’esprit (comme cité dans le dossier), Yacouba Kamaté s’enferma avec elle, la déshabilla avant d’abuser d’elle. Après avoir assouvi son désir, il lui donne 200 FCFA, tout en lui demandant de garder le silence. Interpellé, il a reconnu avoir entretenu des rapports sexuels normaux sans violence avec la demoiselle. Une thèse qu’il a soutenu lors sa comparution hier devant la Cour d’assises. A la barre, Yacouba Kamaté a déclaré : « Je reconnais avoir entretenu des relations sexuelles car je n’ai pas pu me retenir lorsque j’étais en face d’elle. Mais j’affirme que je n’ai pas abusé d’elle. Je l’ai fait avec son consentement et sans aucune violence ». Des arguments qui ne vont pas convaincre le ministère public, représenté par l’Avocat général près la Cour d’Appel de Bamako, Idrissa Arizo Maïga. Lors de son réquisitoire, il a insisté sur la constance des faits avant de demander à la Cour de retenir Yacouba Kamaté dans les liens de l’accusation.
Contrairement au ministère public, la défense qui était assurée par Me Tiossolo Traoré, lors de sa plaidoirie, a souligné le manque de preuve attestant la maladie mentale de la victime. « Le dossier a été mal ficelé, on note l’absence du certificat médical prouvant que la victime est une malade mentale et durant tout au long de la procédure pénale, il n’a pas été prouvé ni par la partie civile ni par les magistrats que Fatoumata est une malade mentale » a plaidé Me Traoré.
Après les débats, la Cour qui était présidée, par son premier président, Moussa Sara Diallo, après délibération a acquitté purement et simplement Yacouba Kamaté. Selon la Cour, l’infraction de viol caractérisé n’a pas été établie.
Bandiougou DIABATE