De l’implication des jeunes et des femmes dans la prévention et la gestion des conflits dépend le règlement durable des tensions sociales qui mettent à mal notre tissu social, estiment certains analystes du système des Nations unies. Aussi, pour gérer ces tensions, l’ONU a adopté la résolution 2250 qui engage le gouvernement malien à encourager la participation active des jeunes dans la résolution des conflits.
Pour son application, trois agences du système des Nations unies (Unicef, OIM, Unesco) ont financé le projet : «Les Jeunes acteurs pour la paix et la réconciliation nationale dans les Régions de Mopti et de Ségou». Ce programme qui vise la consolidation de la paix, est entré dans sa phase active. Son lancement a eu lieu à l’hôtel Radisson Blu, en présence du ministre de la Jeunesse et de la Construction citoyenne, Amadou Koïta et de son collègue de l’Economie numérique et de la Communication, Arouna Modibo Touré. Il y avait également la coordinatrice du système des Nations unies au Mali, Mme Mbaranga Gasarabwe et de la représentante de l’Unicef au Mali, porte-parole des trois agences partenaires du projet, Lucia Elmi.
Initié en collaboration avec le ministère de la Jeunesse et de la Construction citoyenne et le ministère de l’Economie numérique et de la Communication, pour un coût global de 1,4 milliard de Fcfa, le projet doit intervenir dans 25 communes des Régions de Mopti et Ségou. Il cible 2 500 jeunes, âgés de 15 à 35 ans dont 40 % de femmes et devra profiter ainsi à 900 femmes de 18 à 65 ans actives dans les associations féminines. Il s’agit surtout d’accélérer la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale par l’opérationnalisation du nouveau dispositif des équipes régionales d’appui à la réconciliation nationale en mettant un accent particulier sur l’implication et la responsabilisation des associations de jeunes et de femmes dans la mise en œuvre de la Stratégie jeunesse du G5 Sahel de la lutte contre le trafic transfrontalier et l’exploitation des jeunes.
Il s’agit, entre autres, de l’Association des jeunes pour la citoyenneté active et la démocratie, des conseils régionaux, locaux et communaux de la jeunesse, des ONG Walé, Action Mopti, APROFID et Subaahigimo. Celles-ci devront utiliser les médias, réseaux modernes et traditionnels de communication pour sensibiliser des milliers de jeunes sur la culture de la paix dans le cadre de l’Accord pour la paix et la réconciliation, a expliqué le ministre en charge de la Communication. Les intervenants devront utiliser des activités aussi innovantes que U-Report ou la création d’une application Smartphone qui informe sur l’Accord pour la paix et la réconciliation, la citoyenneté, le civisme et le genre, indiquera Lucia Elmi.
Le ministre de la Jeunesse et de la Construction citoyenne a, lui, ajouté que les jeunes doivent être les partisans et les acteurs de la paix. Ce qui contribue à la gestion citoyenne des conflits. Abondant dans le même sens, Mbaranga Gasarabwe dira que les jeunes devront jouer un grand rôle, en contribuant à la réflexion.
Cheick Moctar TRAORE
Essor