Aujourd’hui, l’écrasante majorité des Maliens est très fière du ministre des Sports. Pour cause, il a réussi à ramener les différents protagonistes sur la table de négociation grâce à sa décision de suspendre le bureau fédéral de Baba.
Pendant plus de trois ans, ces dirigeants ont refusé de se parler et même de se regarder. Conséquence, notre football était devenu un sport de haine et de mépris, les supporteurs ne pouvaient plus parler entre eux et même les journalistes sont devenus les hommes de mains de ces dirigeants affairistes.
Le football malien était devenu très dangereux pour les pratiquants et les amoureux du ballon à cause de la lutte d’intérêt. Au lieu d’accuser Poulo, il faut savoir que cette crise a éclaté entre des amis qui ont mené une lutte ensemble et d’autres se sont sentis trahis dès le début de l’affaire. Ce qui a suscité des règlements de compte entre des amis d’hier. Chose qui s’est transportée jusqu’au sommet de l’Etat. Et le ministre des Sports n’avait plus le choix. C’est ainsi que, de commun accord avec le Premier ministre et le Président de la République, il a procédé à la suspension du comité exécutif dirigé par Baba Diarra. Le Premier ministre Abdoulaye Idrissa Maïga, qui est un homme d’une honnêteté rare, l’a reconnu et dit publiquement que la décision de Poulo est entièrement assumée par le gouvernement.
La décision du Ministre des Sports a permis aux deux parties de se mettre autour de la table pour discuter, ce qui n’avait pas été possible avant la dissolution du bureau. L’équipe de médiation désignée par le Premier ministre n’est pas plus respectable que le président de la République ou les autres personnalités qui, auparavant, avaient tenté sans succès une médiation. Si la médiation a abouti cette fois-ci, c’est parce qu’elle intervenait après que le bureau fédéral avait été mis en position de faiblesse suite à sa dissolution. Et dès lors qu’il y a eu accord entre les parties en conflit, le ministre des Sports ne pouvait que revenir sur sa décision. D’ailleurs il n’avait aucune raison de maintenir des sanctions qui pouvaient empêcher nos jeunes de participer à la Coupe d’Afrique.
Après plusieurs tentatives de médiation méprisées par les protagonistes, cette fois-ci personne n’avait pas le choix, il fallait choisir entre le Mali et l’intérêt personnel c’est ce que le Premier Ministre a fait savoir aux uns et aux autres.
Le Premier ministre Abdoulaye Idrissa Maiga a rappelé aux acteurs lors de sa prise de parole que le dialogue social reste un des axes majeurs de la lettre de mission adressée par le président de la République Ibrahim Boubacar Kéita au Gouvernement. A cela s’ajoute le devoir impérieux de la nation entière à permettre à nos jeunes footballeurs de competir et notamment lors de la prochaine CAN cadets et aussi permettre la pratique du football, un sport essentiel au Mali. Une des conditions sine qua non est là levée de la suspension qui frappe notre pays par la Fifa.
Abdoulaye Idrissa Maiga a encouragé tous les acteurs à se donner la main pour relever le football malien vers les sommets. Cela passe par l’entente cordiale et le dépassement de soi.
Il a félicité l’équipe de conciliation dirigée par le ministre du Commerce, porte-parole du Gouvernement Abdel Karim Konaté, son collègue de la jeunesse Amadou Koita et le Dr Yaya Traoré, personne ressource pour leur travail de qualité.
Les points clés de cette médiation
Levée suspensions par la FEMAFOOT de toutes les sanctions liées à la crise, suspension de toutes les actions et recours judiciaires tant au plan national qu’international au plus tard le 2 Mai 2017, la tenue d’une AG, au plus tard le 12 Juin 2017, à l’effet de la mise en place d’un Comité de Normalisation sous la supervision de la FIFA.
Par conséquent les parties proposent librement et volontairement au gouvernement du Mali : l’annulation des décisions N°011/MS-SG du 08 Mars 2017 portant dissolution du Comité Exécutif de la FEMAFOOT et N°012/MS-SG du 11 Mars 2017 portant mise en place d’un Comité de Normalisation, l’indemnisation du Djoliba AC et des Onze Créateurs de Niaréla en raison de leur disqualification suite à la décision de la suspension prise par la FIFA à l’encontre de la FEMAFOOT.
Entre autres :
Cheick Kanté est maintenu à la tête de la ligue de Kayes, les ligues de Bamako et de Ségou vont devoir passer par la voie des élections, un nouveau Secrétaire Général et son adjoint seront nommés au plus tard le 5 mai 2017.
Le Vendredi 28 avril à 8h, le président de la FEMAFOOT a saisi la FIFA pour lui notifier la décision gouvernementale prévue au paragraphe précédent en vue de la levée de la mesure vie suspension de la FEMAFOOT, le même jour, le président de la FEMAFOOT prend l’acte de convocation de l’Assemblée Générale pour la mise en place du comité de normalisation, cette Assemblée Générale doit entériner la mesure de levée des sanctions liées à la crise, la feuille de route du nouveau Comité de normalisation sera définie à l’Assemblée Générale prévue au plus tard le 12 juin 2017.
Il sera également procédé à la nomination d’un Secrétaire Général et de son adjoint à la FEMAFOOT au plus tard le vendredi 5 mai 2017.
Bréhima Traoré