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Éditorial : Le Mali et la CEDEAO, une rupture pour une souveraineté renouvelée

Une page se tourne. À compter du 29 janvier 2025, le Mali ne sera plus membre de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Cette décision, fruit d’un long processus de réflexion amorcé par les autorités maliennes en 2024, marque un tournant historique dans les relations entre le pays et l’organisation régionale. Une copie officielle de la lettre de confirmation adressée par la CEDEAO au ministre des Affaires étrangères, Son Excellence Monsieur Abdoulaye Diop, a été obtenue par Bamada.net, témoignant du caractère irréversible de cette séparation.

Bamada.net-Ce divorce intervient dans un contexte de méfiance et de désaccords profonds entre le Mali et la CEDEAO, notamment sur les sanctions économiques et diplomatiques imposées après les changements politiques de 2020 et 2021. Les dirigeants maliens, exprimant la voix d’un peuple en quête de dignité, ont estimé que l’organisation régionale avait trahi ses principes fondateurs : solidarité, intégration et respect des souverainetés nationales.

Une décision mûrie et assumée

Le retrait du Mali n’a rien d’une impulsion. Dès janvier 2024, les autorités maliennes avaient notifié leur intention à travers une note verbale formelle. Aujourd’hui, cette décision prend une dimension concrète, avec la fin officielle de l’appartenance à la CEDEAO à compter du 29 janvier 2025, comme l’a acté la 66ᵉ session de la Conférence des Chefs d’État et de Gouvernement à Abuja.

 

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Pour le Mali, cette rupture est d’abord un acte d’émancipation. Les autorités actuelles, portées par une vision souverainiste, entendent s’affranchir des contraintes d’une organisation jugée parfois partiale et inefficace face aux défis spécifiques du pays. Cette quête d’indépendance, bien qu’ambitieuse, reflète une volonté claire de réorienter les priorités nationales et de redéfinir les alliances stratégiques sur le plan régional et international.

Une séparation aux multiples enjeux

Le retrait de la CEDEAO pose néanmoins de nombreux défis. Qu’adviendra-t-il des avantages liés à la libre circulation des biens et des personnes ? Comment le Mali compensera-t-il le manque à gagner économique résultant de cette décision ? Et surtout, quelles seront les conséquences sur les mécanismes de sécurité régionale dans un contexte où le Sahel reste confronté à une menace terroriste persistante ?

Loin d’être une impasse, cette décision pourrait également être une opportunité. Le Mali dispose d’atouts pour bâtir des partenariats bilatéraux et multilatéraux adaptés à ses ambitions. Des rapprochements récents, notamment avec la Russie et d’autres puissances émergentes, témoignent d’une dynamique visant à diversifier les soutiens économiques et sécuritaires.

La CEDEAO face à ses contradictions

Pour la CEDEAO, cette rupture est un signal fort. L’organisation, pourtant fondée sur des idéaux d’unité et d’intégration, semble aujourd’hui divisée, contestée dans sa capacité à répondre aux besoins spécifiques de ses membres. La mise à l’écart du Mali interroge sur l’avenir de cette communauté régionale, qui devra impérativement se réinventer pour regagner la confiance de ses États membres.

 

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Une décision pour l’Histoire

Le retrait du Mali de la CEDEAO est bien plus qu’un simple choix diplomatique ; il est l’expression d’un profond désir de souveraineté et d’autodétermination. Dans cette quête d’indépendance, le pays assume pleinement les risques et les responsabilités d’une telle décision.

À l’heure où les défis régionaux nécessitent plus que jamais des réponses concertées, cette séparation appelle à la réflexion. Une chose est certaine : le Mali, fidèle à son histoire et à son peuple, poursuit son chemin avec détermination, porté par une ambition souverainiste qui, si bien menée, pourrait inspirer d’autres nations.

 

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Moussa Keita

Source: Bamada.net

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