Couplée à la 17ème journée mondiale de la santé et de la sécurité au travail, le Mali a célébré à l’instar des 16 autres Etats membres de l’Interafricaine de la Prévention des Risques Professionnels (IAPRP), la 23ème édition de la journée africaine de la Prévention des Risques Professionnels. C’était le mardi 30 avril à l’hôtel Laïco de l’Amitié de Bamako. L’ouverture des travaux présidée par le Secrétaire Général du ministère de la Solidarité et de l’Action Humanitaire, Salifou Maïga, a enregistré la présence du Directeur Général adjoint de l’INPS, Seydou Siaka Diarra, du Directeur National du Travail, Fassoun Coulibaly, non moins parrain de l’évènement.
« Construire les bases d’une prévention durable en Afrique : un défi pour tous » , « la fonction sécurité au travail : rôle et importance en entreprise » et « la sécurité et la santé et l’avenir au travail ». Tels étaient les thèmes retenus pour cette 23ème édition de la journée africaine de la Prévention des Risques Professionnels.
Pour développer ces thèmes, l’assistance a eu droit à des expertises avérées. Il s’agit respectivement de celle du directeur de la Prévention et de l’Action Sanitaire et Sociale de l’INPS, Dr Abdourhamane Cissé et Dr Tariq, venu spécialement du Maroc pour la circonstance.
« A l’échelle mondiale les statistiques sur les accidents du travail produites par l’IOT (Organisation Internationale du Travail), relèvent que près d’un accident du travail mortel sur cinq (18%) a lieu en Afrique pendant que le continent ne représente que 2% des emplois dans le monde, contre 15% pour l’Europe qui enregistre moins de 8% du total des accidents » a déclaré le DGA de l’INPS.
Après avoir souligné que la probabilité d’être victime d’un risque professionnel en Afrique demeure 3 à 5 fois supérieure qu’en Europe, il dira que ces chiffres indiquent à quel point les conditions de travail sont préoccupantes pour les pays africains.
Selon lui, cette situation est causée entre autres, par l’insuffisance de l’engagement des employeurs dans le processus de prévention des risques au niveau de leurs entreprises respectives, et le déficit de ressources humaines qualifiées dans la mise en œuvre des plans de sécurité et de santé au travail.
A son tour, le Directeur national du Travail du Mali, dira que l’objectif de la tenue de cette journée est la promotion et le maintien d’un travail sûr, salubre et décent pour les travailleurs de toutes les professions. « La célébration de la journée mondiale de la sécurité et santé au travail et de la journée africaine de la Prévention des Risques Professionnels, chaque 30 avril, est l’occasion rêvée de porter à votre attention les messages forts en matière de sécurité et de santé au travail. En célébrant cette journée nous rendons hommage aux nombreuses victimes d’accidents du travail et des maladies professionnelles » a-t-il déclaré.
Selon lui, les données de l’OIT démontrent que chaque année dans le monde 2,78 millions de travailleurs perdent la vie à cause d’accidents de travail, 2,4 millions du fait de maladies professionnelles et 374 millions autres, victimes d’accidents du travail et de maladies professionnelles non mortelles.
Il dira par la suite que la Direction Nationale du Travail (DRT) dans son rapport annuel de 2018, a fait cas de 413 accidents de travail dont 11 cas mortels. En plus, il a souligné qu’il y a eu en 2017 et 2016, respectivement 416 et 330 cas d’accidents de travail déclarés. Parmi lesquels, précise-t-il, figurent 8 cas mortels et 12 cas d’incapacités partielles permanentes.
Pour sa part, le Ségal Maïga, a souligné que les thèmes retenus cette année sont d’une importance capitale.
« Le renforcement des capacités des structures et des compétences des acteurs face au péril représenté par les accidents du travail et maladies professionnelles s’impose » a-t-il déclaré.
En plus, il a soutenu que le gouvernement du Mali s’est engagé dans cette dynamique par l’adoption et la mise en chantier de plusieurs projets, notamment la ratification de la convention 155 de l’OIT sur la sécurité et la santé des travailleurs.
A noter que l’Association des victimes des accidents du travail du Mali a pris part à cette journée.
Par Mariam SISSOKO
Le Sursaut