Quelques jours après l’atelier bilan 2017-2018, organisé par le Groupement interprofessionnel de pomme de terre (GIPT) du Mali à Sikasso, nous avons rencontré son président, Abdoul Karim Sanogo, qui nous a accordé une interview dans laquelle il fait part de son optimisme sur l’avenir immédiat de la filière, mais insiste sur la subvention de l’Etat au même titre que le coton, le riz et le maïs.
IR : Pouvez-vous nous parler du GIPT ?
Abdoul Karim Sanogo : Le GIPT, c’est le Groupement interprofessionnel de la pomme de terre du Mali. Il est composé de trois grandes familles que sont les importateurs d’intrants (semence et engrais), les producteurs et les commerçants. Il y a une quatrième famille, celle des transformateurs, qui est en train de s’organiser.
IR : Comment se présente la campagne 2018-2019 ?
- K. S. : Avant d’évoquer la campagne 2018-2019, nous allons parler de celle écoulée. Elle s’est bien passée malgré les désagréments liés à la faible pluviométrie de l’année 2017. Pour cette campagne 2018-2019, nous avons eu une production de 309 000 tonnes pour l’ensemble du pays. La seule région de Sikasso a produit 220 000 tonnes.
Pour revenir à la campagne 2018-2019, nous prévoyons une production à la hausse. Cette année, les semences sont arrivées en bon état et à temps. Dieu merci, nous avons eu une pluviométrie élevée en 2018. Les paysans ont cultivé à la date et les premières récoltes ont commencé en janvier. Si par la grâce de Dieu, nous arrivons à avoir une température moyenne qui n’excède pas 20°C d’ici la fin du mois de ce février, les producteurs de pomme de terre pourront avoir le sourire aux lèvres. En d’autres termes, la production sera satisfaisante.
IR : Quels sont les problèmes auxquels vous êtes confrontés ?
- K. S. : Les problèmes sont d’ordre national. Depuis une dizaine d’années, la filière pomme de terre est en train de plaider auprès de l’Etat pour la subvention des intrants, c’est-à-dire une subvention pour les engrais destinés spécifiquement à la pomme de terre.
La semence de pomme de terre importée d’Europe coûte cher. Si on ajoute à cela, la non-subvention des engrais, le coût de la production devient élevé pour les paysans. Au Mali, l’engrais est subventionné pour le coton, le maïs et le riz. La pomme de terre mérite un regard attentif de la part de l’Etat. La pomme de terre contribue à l’autosuffisance alimentaire.
IR : Que prévoyez-vous en termes de perspectives ?
- K. S. : Les perspectives sont bonnes. Nous voulons augmenter les capacités du GIPT en chambre froide qui a aujourd’hui une capacité de stockage de 3800 tonnes. Le président de la République Ibrahim Boubacar Kéita a posé, le 1er novembre 2017, la première pose d’une chambre froide à Sikasso d’une capacité de 3000 tonnes.
Dieu merci, les travaux sont presque terminés. La remise des clés est prévue à la fin de ce mois. Comme je l’ai dit tantôt, nous sommes en train de plaider pour la subvention des intrants, ce qui apportera un nouveau souffle aux 900 000 producteurs de pomme de terre dans le pays. Nous envisageons de réduire les importations de pomme de terre en provenance de la Hollande, du Maroc et d’Afrique du Sud.
Propos recueillis par Abdrahamane Diamouténé
Source: L’Indicateur du Renouveau