A défaut de la prise en compte de leurs doléances dans un délai de deux semaines, la Confédération patronale des transporteurs terrestres et fluviaux du Mali menace de déclencher une grève de trois jours, les 13, 14 et 15 février. C’est du moins ce qu’a décidé jeudi l’assemblée générale extraordinaire des principales organisations des transporteurs, chauffeurs routiers et fluviaux du Mali.
Consternée par les difficultés de son secteur, la Confédération patronale des transporteurs terrestres et fluviaux du Mali tape du poing sur la table. En assemblée générale hier, les acteurs du secteur ont annoncé le dépôt sur la table du gouvernement d’un préavis de grève de trois jours, les 13, 14 et 15 février.
Selon les dirigeants de la Confédération, ce préavis en sept points est consécutif à la détérioration de la profession des transporteurs, conducteurs et chauffeurs routiers et fluviaux, l’abus de contrôles routiers et fluviaux entraînant des tracasseries et des déboires financiers énormes.
“L’inertie de l’administration malgré plusieurs correspondances envoyées aux autorités de tutelle et de multiples réunions et rencontres sans amélioration de la situation à tous les niveaux”, martèle Malick Boubou Diallo, vice-président de la Confédération.
Et le monde des transports de reprocher au gouvernement la mauvaise gouvernance du secteur qui s’est traduite, selon eux, par la non application des dispositions réglementaires communautaires et même des textes réglementaires et législatifs nationaux en matière de fluidité du trafic, de contrôle de la sécurité routière, de barème, de pénalités et de gestion de fret.
“Après une analyse de la situation, nous décidons de lancer un avertissement ultime aux autorités administratives et politiques du secteur des transports pour l’observation stricte de l’application des textes communautaires et nationaux du secteur des transports routiers et fluviaux au Mali”, clame l’assemblée générale extraordinaire de la Confédération.
Des griefs
Dans leur préavis, le monde des transports demande au gouvernement l’arrêt systématique du contrôle routier intempestif à Bamako et l’application de l’arrêté interministériel déterminant les modalités pratiques de l’implication et du fonctionnement des postes de contrôle, des carrefours de circulation et des carrefours de fluidité dans les périmètres urbains. Elle réclame aussi la mise en application effective de l’arrêté interministériel de mai 2017 fixant le nombre et le lieu d’implantation des postes de contrôle sur l’ensemble du territoire de la République du Mali.
Aussi, la Confédération des transporteurs, invite les autorités à appliquer les dispositions du Règlement n°14 de l’Uémoa relative à la réduction des points de contrôle sur les axes routiers inter-Etats de l’Union économique et monétaire ouest-africaine et des textes nationaux subséquents relatifs à la fluidité du trafic, aux postes des contrôles routiers, aux modalités de contrôle et à la charge à l’essieu. Et les transporteurs d’appeler les autorités à l’observation stricte des rôles dévolus aux organisations patronales des transporteurs et aux établissements publics professionnels dans les domaines de la gestion des frets.
Autres doléances de la Confédération : l’arrêt systématique des contrôles des pirogues et de perception des faux frais sur le tronçon fluvial Gao-Diré-Mopti et la sécurisation de la navigation fluviale sur cet itinéraire. Et l’application stricte du barème de pénalités tel que défini par l’arrêté interministériel fixant les taux des amendes forfaitaires en matière de circulation et le décret du 27 septembre 2006 portant modification du décret de mai 1999 fixant les conditions de l’usage des voies ouvertes à la circulation publique et de la mise en circulation.
Le dernier point du préavis de grève des transports est relatif à la mise en place d’un cadre de concertation entre les organisations patronales et les organismes publics pour l’amélioration et l’évaluation des mesures convenues pour l’émergence du secteur de transporteurs au mieux de l’intérêt de l’économie malienne.
Après l’exposé de ces doléances, les leaders de la Confédération des transporteurs terrestres et fluviaux se sont dits ouverts au dialogue.
Oumar B. Sidibé
Source: L’Indicateur du Renouveau