L’insécurité a atteint son paroxysme dans la ville de Bamako et environs depuis un moment avec des braquages spectaculaires des personnes et de leurs biens à tout moment et en tout lieu. La responsabilité des autorités en cause.
Le ministre de la Sécurité et de la Protection civile, le général de brigade Salif Traoré est-il en train de perdre la bataille contre l’insécurité dans la ville de Bamako et ses banlieues ? La question mérite d’être posée car bon nombre de Maliens pensent que les autorités actuelles ont prouvé leurs limites.
Malgré les grandes déclarations du ministre de la Sécurité et de la Protection civile et les opérations de grande envergure dans les quartiers de Bamako et environs, l’insécurité ne baisse pas. Au moment où le ministre se tape la poitrine pour avoir arrêté plusieurs malfrats, des citoyens sont braqués et dépouillés de leurs sous en plein jour et en plein milieu de Bamako.
Il y a juste deux jours, un citoyen a été dépouillé de ses millions devant la Cour d’appel à Banankabougou en plein jour et devant les regards impuissants des riverains. Pis, les braquages et les vols se poursuivent comme si rien n’était. La population ne sait plus à quel saint se vouer, car la situation dépasse désormais l’imaginable.
Le plus surprenant de l’affaire est que les bandits attaquent et disparaissent dans la nature sans être inquiétés par les forces de l’ordre. Une fois disparus, ces bandits sont rarement appréhendés. La question que les populations se posent est de savoir s’il y a réellement un dispositif sécuritaire dans la ville de Bamako. Sinon comment comprendre que les malfrats peuvent venir attaquer en plein cœur de Bamako et disparaitre?
Au-delà des multiples interventions du ministre de la Sécurité et de la Protection civile sur les télés et dans les journaux, rien de concret n’est visible sur le terrain. A part quelques rares patrouilles, les populations sont laissées à la merci des bandits. Le ministre a-t-il atteint ses limites ou n’a-t-il pas les moyens de sa politique ? Une chose est sûre, les citoyens commencent à prendre leur mal en patience.
Le général a toujours le temps de se ressaisir car la situation devient insupportable. Le plus incompréhensible est l’absence visible des dispositifs des forces de l’ordre dans la ville à tout moment. Pis, le mode opératoire des bandits laisse croire qu’il s’agit de professionnels mieux renseignés et mieux équipés. Certains citoyens n’hésitent plus à douter de la sincérité de nos autorités sur leur volonté de combattre l’insécurité.
Des sommes colossales sont souvent annoncées dans le cadre de la programmation militaire pour un résultat qui se fait toujours attendre. Des vies humaines sont quotidiennement sacrifiées sous l’œil impuissant des civils. Il y a vraiment lieu de revoir la stratégie, sinon il y a péril en demeure. L’espoir suscité par l’arrivée de l’ancien gouverneur de Kayes à la tête du département de la Sécurité est sur le point de s’estomper définitivement. Le temps est venu de changer de fusil d’épaule au risque de sortir par la petite porte.
Le choix est désormais cornélien : prendre ses responsabilités pour mettre fin à cette insécurité ou démissionner.
- Y. Doumbia
Source: L’Indicateur du Renouveau