En réalité, selon nos informations, la Convention de la Majorité Présidentielle (CMP) a frôlé l’implosion lorsque les caciques du RPM, ont voulu que les élections Communales et régionales aient lieu malgré la crise sécuritaire aigue que vit le Mali. Un coup fourré qui a lamentablement échoué grâce à la vigilance de patriotes et d’hommes politiques avisés que le Président IBK, a décidé de reporter ces élections sine die.
Les vraies raisons est que la convocation du collège électoral par le gouvernement a été à l’origine de la crise au sein de la CMP dont certains partis membres n’étaient pas en phase avec la position du gouvernement à dominante RPM. Ces partis en effet, réclamaient un report sine die de ces élections qui ne paraissaient pas opportunes face aux défis de la crise multidimensionnelle dans la quelle notre pays est plongé depuis 2012 ceci nonobstant les aspects sécuritaires et l’absence dans les régions du nord, de l’administration et des services socio de base. Ce report s’imposait puisqu’il s’agissait d’une question de fond qui touchait : – La réforme de la gouvernance locale recommandée et par les parties en conflit dans le cadre des accords signés d’Alger mais aussi par les états généraux sur la décentralisation. C’est pour quoi, nombre de partis de la CMP ne comprenaient pas que les ministres en charge de cette
question ramenaient la tenue des élections à l’état de préparation matérielle et organisationnelles des services impliqués dans la gestion des élections (Administration territoriale, DGE, la CENI).
Cette cacophonie a montré le manque de cohésion entre le pouvoir politique et l’exécutif. Au regard de cette situation dangereuse, s’imposait un réaménagement ministériel qui a vu certains ministres dessaisis de leurs prérogatives en matière de gestion de cette crise. Ce qui fut naturellement le cas du Ministre de l’Administration territoriale qui a perdu l’essentiel de ses prérogatives en matière de décentralisation et de la réforme de l’Etat et celui des Affaires Etrangères, qui a perdu le département de la coopération internationale qui englobe les relations de l’Etat avec la MINUSMA et des structures impliquées dans la gestion de la crise. En revenant sur un décret qui avait été pris quatre (04) semaines plutôt, il ne restait au Premier Ministre, Modibo Kéita, d’autre choix, à défaut de démettre les ministres concernés que de les dessaisir de toutes les questions qui touchent à la résolution de la crise
multidimensionnelle que notre pays connait.
En clair, il s’agit comme nous l’avons annoncé dans notre dernière livraison, un réaménagement technique car la crise était tellement profonde au sein de la CMP, qu’il s’est posé un problème de conformité entre la majorité présidentielle, plurielle et populaire et la majorité parlementaire du RPM. La gravité de la crise s’expliquait par une divergence très profonde entre l’Exécutif et le Politique à telle enseigne que l’on se demandait si nous étions dans une situation de conformité de majorité ou de cohabitation entre la majorité présidentielle, plurielle et populaire et la majorité parlementaire RPM? Donc, le Président IBK s’avançait dangereusement vers une cohabitation qui ne dit pas son nom. Nous étions arrivés à un point où l’on s’acheminait vers la mise du Président IBK en cohabitation provoquée par les caciques du RPM qui tenaient à tout prix à la tenue de ces élections Communales et régionales.
En guise de rappel, le candidat IBK, s’est présenté à la présidentielle de 2013, sous le label Alliance Pour le Mali (APM) qui lui a permis d’obtenir un suffrage populaire de plus de 77,80%. Enfin, la CMP travaille à traduire le suffrage populaire du candidat IBK, en une force politique. Ce qui est très mal perçu par le RPM. Aussi, le PM Modibo Kéita, tire sa légitimité du suffrage populaire obtenu par IBK lors de la présidentielle de 2013.
Heureusement pour IBK, la CMP est dirigée par un vieux briscard qui sait faire la part des choses pour éviter de tomber dans les travers de la division du RPM.
Bokari Dicko